Proposition Nogovoyages | 2009 * |
Les
trois sources de la ville-campagne et ce à quoi elle aboutit
conférence d’Augustin BERQUE
2005
Fin de la distinction ville/campagne
et
perte du lieu
L’extension
toujours plus poussée de l’habitat non agricole dans les campagnes
est sans doute le trait le plus remarquable de l’évolution du
peuplement dans les pays riches. Ce phénomène 1, qui semble voué à
se répandre avec la progression des niveaux de vie, a reçu des noms
divers selon que les auteurs insistent sur tel ou tel de ses aspects
: fin des villes, rurbain, périurbain, métropolisation,
exurbanisation, edge city puis edgeless city, campagnes urbaines,
ville-pays, ville territoire, città diffusa, ville émergente,
ville-campagne, ville franchisée, etc. Lié à l’usage massif de
l’automobile, il s’est d’abord manifesté aux États-Unis, et
c’est l’urbaniste américain Melvin Webber qui, en 1964, a été
le premier à le souligner, dans un article qui pose explicitement la
question du lieu (place) : « The urban place and the non-place urban
realm » ; sa thèse étant que la ville de naguère, bien
circonscrite et distincte des campagnes, a laissé place à une «
communauté sans base territoriale », qu’il baptise « domaine
urbain » (urban realm) 2.