Belgique | Nucléaire Urbain

Image du film de Michelangelo Antonioni | Il Deserto Rosso | 1964

La situation belge est unique au monde. 
Dans un rayon de 20 km autour de la centrale nucléaire de Doel 
vivent, sur le sol belge, plus de 900.000 personnes

En cas de catastrophe nucléaire, deux dangers menacent les populations : les radiations directes provenant du réacteur, et tout aussi dangereux, les nuages chargés de particules radioactives s'en échappant. Les scientifiques estiment qu'une zone d'évacuation est nécessaire, d'un rayon compris entre 10 et 30 kilomètres pour échapper aux radiations ; au-delà de ce périmètre, l'évacuation est inutile, mais les populations doivent se prémunir des nuages radioactifs se déplaçant au gré du vent.


Tchernobyl | Припять | Ville Verte




Photo : Ian Rance




PRIPYAT était une ville nouvelle de 49.000 habitants, située à 2 km de la centrale nucléaire de Tchernobyl, construite en 1970 pour héberger les employés de la centrale. Pripyat était alors considérée comme une « ville modèle » de l'architecture soviétique, possédant des logements de bonne qualité et une multitude d'équipements : jardins publics, installations sportives, cinémas, théâtres, etc. 

Lors du tragique accident survenu en avril 1986, les habitants non informés du danger observèrent les évènements depuis le toit des immeubles ; ils seront évacués seulement quelques jours après la catastrophe, et ne reviendront plusLe rapport de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN),  présentant une synthèse des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl,  note que dans la semaine qui a suivi l’accident, les autorités soviétiques ont procédé à l’évacuation,  et « entre le 27 avril et le 7 mai, deux villes et soixante-dix localités, situées dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale, furent vidées de leurs habitants. Cette zone d'exclusion couvre une superficie de près de 300 000 hectares, à cheval sur les territoires ukrainien et biélorusse. (...) Au total, environ 250 000 personnes quittèrent leurs foyers ». Outre la zone d’exclusion, trois autres zones ont été déclarées par la suite dangereuses  mais l’évacuation n’a pas été obligatoire.  

EUROPE | Nucléaire



La France est un pays dangereux : elle figure en seconde position, derrière les États-Unis,  pour le nombre de réacteurs nucléaires actifs (58 réacteurs en 2011) répartis dans 19 centrales. Elle dispose de plus de réacteurs que la Russie (32) et la Chine (13) réunis.  

Urbanisme | C’est arrivé près de chez vous




Les gens, ils aimeraient pouvoir s’arrêter et dire : 
« tiens, quel beau parterre ! », « quelle magnifique asymétrie ! » et 
« oh, quelle belle tonalité de brique ! ». 
Mais on ne leur en donne pas l’occasion non plus ! 
Alors ils préfèrent rester devant leur téléviseur, et c’est dommage.



Détente estivale avec :

C’est arrivé près de chez vous
Film belge de Rémy Belvaux 
André Bonzel et Benoît Poelvoorde | 1992

“ Tu vois, ici on est dans un quartier à majorité de vieilles personnes. C’est-à-dire que les urbanistes conçoivent des logements dits «sociaux». Hein. C’est-à-dire, des logements faits pour les jeunes, pour les jeunes couples qui démarrent, hein, pour les ouvriers, pour les ménagères, mais aussi peut-être pour les chômeurs, hein. Tout ceci dans le plan d’une restructuration des plans de secteurs visant à vaincre la solitude du troisième âge en l’intégrant à la population active. C’est une chouette idée. Mais là où je ne suis pas d’accord, et c’est là qu’est la faille, c’est : comment peut-on concevoir des habitations sociales sans la moindre recherche esthétique ?! Ca, ça n’est pas possible, hein ?! Je suis désolé, allez ! Hein !

PARIS | Architecture commémorative Place Vendôme


Un monument pour la Révolution | Place Vendôme, Paris


David Gissen, historien anglais de l'architecture et de l'urbanisme, propose un curieux monument pour commémorer la Commune de Paris :  "Le monticule de Vendôme" (2012) est un projet de" reconstruction" d'un monticule de terre et de paille, construit par les Communards de Paris en 1871,  face à la colonne Vendôme - symbole haï de l'impérialisme -  destiné à amortir l'impact du choc de la colonne lors de sa démolition sur les bâtiments environnants. Son projet propose en outre une élégante enveloppe en verre protégeant le monticule des intempéries. David Gissen a également lancé une pétition adressée au directeur du Patrimoine et de l'architecture de la Ville de Paris (incluse ci-dessous). 


Lissagaray | La Commune de Paris

PARIS, 1871 

La dernière barricade des journées de Mai est rue Ramponneau. Pendant un quart d’heure, un seul fédéré la défend. Trois fois il casse la hampe du drapeau versaillais arboré sur la barricade de la rue de Paris. Pour prix de son courage, le dernier soldat de la Commune réussit à s’échapper.
 Prosper-Olivier Lissagaray

Une édition électronique du livre 
au format PDF :


Selon la légende, Prosper-Olivier Lissagaray fut ce dernier fédéré.  Partisan devenu historien, Lissagaray relata la Commune de Paris,  comme d'autres - dont Karl Marx, Elie Reclus  ; L'Histoire de la Commune de 1871qu'il l'occupa pendant plus de 25 ans, fut salué dès sa parution comme un chef-d'œuvre ; c'est un livre passionné et vrai, souligne Jean Maitron. Amédée Dunois, en préface de la réédition de son livre [1929]  jugeait ainsi :

Aucun ne l’atteint en vigueur, en éclat, en intensité pathétique ; aucun n’a ressuscité comme lui, dans sa misère et dans sa gloire, la sanglante et sublime Aventure.  [...] L’Histoire de la Commune n’est pas qu’un livre vrai, c’est un beau livre, d’un art puissant et spontané qui ne doit rien au métier, à l’école, et qu’on ne peut qu’admirer. De la couleur, du rythme, du souffle, de l’allant. Dès le prologue, aux raccourcis saisissants, on est empoigné, et alors on ne s’arrête plus. Le drame se noue, se précise, s’amplifie, jusqu’à la catastrophe finale — cette bataille de huit jours entre une soldatesque rageuse, armée jusqu’aux dents et un prolétariat « las de végéter dans l’ignorance et de croupir dans la misère », cette répression sauvage du peuple par le peuple, dont l’atroce souvenir jamais ne s’effacera. [...]

INDE | Travail urbain dans la stratégie de la Révolution

Jeune combattante du CPI-ML


Les bureaucrates et les urbanistes, travaillant sous les consignes directes de la Banque Mondiale, de la Banque Asiatique de Développement et d’autres institutions impérialistes, ont formulé des lois, des règlements, des principes et des schémas directeurs qui ont même abandonné le prétexte des slogans d’équité et de soulagement de la pauvreté urbaine d’autrefois.
...
Le travail dans les zones urbaines a une importance particulière dans notre travail révolutionnaire... dans notre révolution, qui suit la ligne de guerre populaire prolongée, la libération des zones urbaines ne sera possible qu’au dernier stade de la révolution.  Cependant, cela ne veut pas dire qu’il ne soit pas nécessaire de se concentrer dès le début sur la construction du mouvement révolutionnaire urbain.  


Un document d'une valeur exceptionnelle concernant la stratégie politico-militaire " urbaine" - Our Work in Urban Areas dans le cadre de la Guerre populaire prolongée en Inde,   rédigé par le :


Communist Party of India- Marxist-Leninist (CPI-ML)

Perspective urbaine  :
Notre travail dans les zones urbaines

Via :

Clarté Rouge

Organe théorique du Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste |Belgique

N°1 | avril 2012



1. Introduction

Le document Stratégie et Tactiques adopté au 9e Congrès de 2001 expose l’importance du travail urbain dans la stratégie de la Révolution Indienne de la manière suivante :

INDE | Révolution et Intellectuels




Les intellectuels,
le défi maoïste et la répression en Inde


Alors que le premier ministre Manmohan Singh et son gouvernement doivent faire face à une vague de protestation contre la corruption, les opérations militaires contre la guérilla maoïste et les peuples tribaux suscitent une grande indignation. Même la Cour suprême a dû rappeler au pouvoir les valeurs constitutionnelles. Malgré leurs méthodes, souvent violentes, les naxalites reçoivent l’appui d’intellectuels de gauche de plus en plus nombreux.

Naïké Desquesnes et Nicolas Jaoul
Le Monde diplomatique | octobre 2011

Annoncée en octobre 2009 par le ministre de l’intérieur Palaniappan Chidambaram, l’opération « Green Hunt » (« traque verte ») entend éradiquer l’insurrection maoïste — aussi appelée naxalite — dans les zones forestières et tribales du centre de l’Inde. En plus de six mille cinq cents civils suppléants de police (special police officers) de la milice Salwa Judum (« chasseurs de paix »), active dans le Chhattisgarh, cinquante mille paramilitaires ont été déployés dans cinq Etats-clés de l’insurrection : Jharkhand, Chhattisgarh, Bihar, Orissa et Bengale-Occidental. L’approche sécuritaire qui accompagne le discours officiel sur la croissance économique exacerbe ainsi la posture autoritaire qui a caractérisé historiquement le développement indien, souvent au détriment des populations et de la démocratie locales.



Le degré BOUYGUES de l'Architecture



On a voulu industrialiser la ville. Les conséquences sont l’ennui, le désespoir et la révolte. Ce ne sont pas quelques parcs devant quelques barres qui peuvent rompre la terrible monotonie de la ségrégation. Il faut casser partout le mécanisme de l’exclusion. Faute de quoi, il n’y aura, pas d’identité, pas de dignité, pas de citoyenneté...

François Mitterrand, à Bron
décembre 1990



La Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris a inauguré récemment une nouvelle exposition : Mix(cité), Villes en partage, présentant un « panorama analytique et prospectif sur la mixité urbaine, sous toutes ses formes. » Elle est l’aboutissement des travaux d’analyse et de réflexion menés par l’Observatoire de la Ville, organisme fondé par le groupe Bouygues.

Une exposition indécente et injurieuse car Bouygues depuis sa création en 1952 est justement l'un des principaux acteurs du séparatisme urbain, de la non-mixité sociale ; une entreprise de maçons dont le rôle est prédominant pour le développement de la construction économique et l'architecture inhumaine des grands ensembles d'habitat social ;  mais c'est aussi dès 1956 une grande entreprise de promotion immobilière - la STIM (Société de Technique Immobilière) - dont l'histoire est souillée de scandales financiers, d'affairisme, d'opérations de spéculation, autant que d'immeubles de standing et de vastes lotissements de « maisons de maçons » qui défigurent encore aujourd'hui les paysages des périphéries des villes.


LONDRES JO 2012 | Etat et Espaces d'Exception


London 2012 | Olympic parc brand zone 




Citius  Altius Fortius

Plus vite, plus haut, plus fort
Devise des Jeux Olympiques

Au Royaume-Uni, les lois anti-terroristes, l’Antiterrorism, Crime and Security Act 2001, le Prevention of Terrorism Act 2005 et The Terrorism Bill 2006, représentent pour le sociologue Jean-claude Paye, le démantèlement de l’État de droit et font entrer le Royaume-Uni dans une nouvelle forme de régime politique que la théorie du droit désigne comme dictature. L’avocat David Anderson évoque l’un des systèmes les plus répressifs opérés par des démocraties occidentales comparables. Propos qui illustrent de manière exemplaire les théories du philosophe Giorgio Agamben, pour qui l'état d'exception est devenu une technique de gouvernement, un état permanent et non plus une juridiction exceptionnelle provisoire. Ses théories peuvent nous aider à comprendre la configuration juridique et spatiale de la capitale du Royaume-Uni, et des conséquences de la venue des Jeux Olympiques.

Concernant l'urbanisme, l'état d'exception s'applique, depuis longtemps à Londres, par zones, par « espaces d'exception », outre celles des aéroports, des gares, et d'une manière générale des grands équipements publics, s'ajoutent celles privatisées, des résidences fermées, des centres commerciaux et des Business Improvement District ; les sites olympiques constitueront, dans cette mosaïque de districts aisés et pauvres qui forment le Great London, pendant les Jeux mais aussi après la cérémonie de clôture, d'autres « espaces d'exception », notamment celui du Parc olympique reconverti en une gigantesque gated commnunity privée, adossée au centre commercial le plus vaste d'Europe. Un état d'exception se matérialisant par zones géographiques bien délimitées, mais étendu au Great London, par un réseau de vidéo-surveillance unique en Europe : 500.000 caméras scrutent en permanence les espaces publics et privés. Le Comité invisible écrivait à propos de Londres que :