Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel: CARACAS : Guérilla Communicationnelle

Collectif Guerrilla comunicacional

Le collectif Guerrilla comunicacional à Caracas, s'inscrit dans la stratégie « Trueno comunicacional » [Tonnerre de la communication] imaginée par le gouvernement du Président Hugo Chavez, afin de combattre le monopole et d'opposer une contre-propagande aux médias privés - chaînes de télévision et grands quotidiens - hostiles à la Révolution. Leurs actions ne s'arrêtent pas à couvrir les murs de Caracas et des villes de province, de [magnifiques] slogans et d'images glorifiant la Révolution - plus que Chavez - : leurs membres forment de jeunes adolescents aux différentes techniques du street art, au sein d'ateliers. Ils nous offrent ce Manual de producción comunicacional destiné à vous en apprendre les rudiments.

Collectif Guerrilla comunicacional

Manual de producción comunicacional

Collectif Guerrilla comunicacional

En 2002, lors du coup d'état contre le tyran "rouge" Hugo Chavez, les médias vénézuéliens avaient orchestré une formidable propagande en faveur des auteurs du golpe [coup d'Etat] : les chaînes de télévision privées et la campagne des journaux déchaînaient contre Hugo Chavez une offensive générale, planifiée avec le haut commandement militaire et la hiérarchie catholique. Le Peuple, dans la rue, en décida autrement.
Mais, il restera que l'écrasante majorité des stations de télévision vénézuéliennes, de radio et les journaux, aux mains d'entreprises privées et réactionnaires, sera implacablement hostile au mouvement bolivarien. Pourtant, le gouvernement de Chavez, évitera une confrontation directe avec l'ancien establishment ; et en 2010, au lieu de cela, décidera de créer ses propres médias, populaires et impliquant les plus jeunes : de véritables «scouts de la communication» de l'opération Tonnerre de la communication («Trueno comunicacional»).. L'Universal de Caracas expose le projet initié par la ministre de la Communication et de l'information, Tania Diaz : "Il y a huit ans maintenant (tentative de coup d'Etat en avril 2002, ndlr), alors qu'on a massacré le peuple, les médias privés n'ont pas bougé. Le peuple est alors sorti dans la rue et a pris la parole pour réclamer la restitution du président légitime Hugo Chavez.(...) Huit ans plus tard, nous faisons en sorte que cela ne se reproduise plus, grâce notamment à une nouvelle génération qui dispose de plus d'outils de communication."

Collectif Guerrilla comunicacional

Objectif affiché des «guerillas de la communication»: démocratiser l'information et contre-balancer le pouvoir des médias privés, très hostiles au président en place depuis 1999. Ces guérilleros de l'info auront pour seuls objectifs - pacifiques et aucune allusion à la violence, donc, dans l'emploi du terme de «guerrilla» - , comme le précise le ministre de l'Education, Hector Navarro dans El Nacional : Nous attendons des tirs qui se produiront durant cette guérilla communicationnelle qu'ils soient idéologiques, de propagande, d'idées et de campagne. Hector Navarro, affirme que les guérilleros de la communication auront pour tâche de démasquer les mensonges des médias contrôlés par l'opposition, de rompre avec les styles traditionnels, de briser le monopole des médias et d'organiser une nouvelle communication issue des mains du peuple. Ainsi, dans chaque école du pays, des adolescents apprennent à devenir des "guérilleros" de la communication, au sein d'ateliers les formant à l'utilisation de la radio, la télévision et d'Internet, ou aux techniques de peintures murales (graffiti, pochoir, collage, etc.) . Pourquoi les appeler les guérilleros ? "Les guérilleros ont plusieurs caractéristiques," affirme le ministre Navarro, "la mobilité, l'autonomie, la polyvalence et ils répondent aux intérêts du peuple ... et cela peut aussi être dans le cadre d'une communication. Les actions de ces guérilleros seront celle des idées, de répondre aux médias de l'establishment. Il s'agit d'une force idéologique, pas d'une milice urbaine, comme le dénonce les grands médias hostiles". Un autre ministre, Edgardo Ramirez, approuve en affirmant que "Parce que partout où il y a la terreur, il y a des guérillas. Et au Venezuela, la société des médias sème la terreur, est l'instigatrice des coups d'Etat et tente de conduire le population à la violence".

Collectif Guerrilla comunicacional

La stratégie du gouvernement de Chavez de créer des médias communautaires commence à porter ses fruits. Les stations locales de radio et de télévision, les magazines imprimés sont en plein essor comme jamais auparavant ; de même pour Internet grâce à la mise en place de centaines de centres d'informatique dans les quartiers pauvres contribuant ainsi à l'alphabétisation technologique d'habitants de bidonvilles.

Tout ceci à profiter à l'éclosion d'autres collectifs qui non seulement critiquent la pensée réactionnaire mais également certaines mesures du gouvernement Chavez.