Neil Smith | La Cité Revancharde



The New Urban Frontier. Gentrification and the revanchist city
Londres, Routledge, 1996.
NEIL SMITH (1954-2012)

La Cité Revancharde


Peu connu du grand public français, le géographe « radical » anglais Neil Smith, élève de David Harvey, a légué à la postérité nombre d’ouvrages majeurs concernant la gentrification, dont notamment The New Urban Frontier. Gentrification and the revanchist city. Aucun n’a été à ce jour traduit en français. Ce brillant essai est disponible en intégralité en anglais au format PDF :
= sur le site internet rohcavamaintenant.free.fr

Extraits choisis :

Revanche in French means revenge, and the revanchists comprised a political movement that formed in France in the last three decades of the nineteenth century. Angered by the increased liberalism of the Second Republic, the ignominious defeat to Bismarck, and the last straw—the Paris Commune (1870–1871), in which the Paris working class vanquished the defeated government of Napoleon III and held the city for months—the revanchists organized a movement of revenge and reaction against both the working class and the discredited royalty. Organized around Paul Déroulède and the Ligue des Patriotes, this movement was as militarist as it was nationalist, but also made a wide appeal to “traditional values.” “The True France, for Déroulède—the France of good honest men who believed in simple virtues of honor, family, the army, and the [new Third] Republic …would surely win out” (Rutkoff 1981). It was a right-wing movement built on populist nationalism and devoted to a vengeful and reactionary retaking of the country.

Robert GOODMAN | Guerrilla Architecture




« By looking at the alliance that has developed between politicians, planners and industry, it should now be clear that both liberal and conservative reforms within the existing structure of American society cannot change the inequities of that society. »


Robert Goodman
After the Planners
1971 


Robert Goodman (né en 1936) est architecte et professeur au Massachusetts Institute of Technology ; tout au long des années 1970, il a été un des fervents partisans de l’Advocacy planning au service des habitants pauvres, comme nombre de ses collègues, et il participa, avec parfois ses étudiants, à de nombreuses luttes urbaines et pour le droit au logement, initiant des méthodes de travail et de conception au contact de la population ; il est le fondateur de l’Urban Planning Aid, et théoricien version New Left (Nouvelle gauche) de « The Architect’s Resistance » et de la « Guerrilla Architecture », contre tout à la fois le « complexe urbano-industriel » lié à la guerre du Vietnam, contre « l’architecture de la répression » et l’urbanisme bureaucratique et autoritaire, pour ne pas dire, contre l’urbanisme et l’architecture capitalistes et les experts à leur solde. Dans le vaste mouvement architectural anti-système qui domine cette époque, il partage l’idéal d’auto-construction, en considérant que « l'efficacité des formes d'architecture les plus rudimentaires, comme les bidonvilles, par exemple, où l'expertise doit être partagée entre les professionnels et le peuple, voire -le cas est fréquent- être prise en mains complètement par la population, est qu'elle commence à ouvrir les yeux de celle-ci en détruisant la dépendance antérieure. La population sent qu'elle peu commencer à agir sur ses besoins sans attendre que le gouvernement et ses experts prennent soin d'elle » ; tout autant que l'architecture vernaculaire et  les « enseignements des cultures primitives  », où « la population est capable de créer des relations personnelles plus étroites avec son environnement  ».

En 1971, il publie son œuvre « After the Planners » ; il ne sera jamais traduit en français ; il est disponible en intégralité au format PDF en langue anglaise :

= sur le site memoryoftheworld.org




Les aventures de Red Rat


Johannes van de Weert
Les aventures de Red Rat
1980

Ré-édition Le monde à l’envers & Black-star (s) éditions
traduit du néerlandais par Willem
sélection patrimoine du festival d'Angoulème 2017 
2016 - 2017


Présentation de l’éditeur :

En 1980, Johannes van de Weert publia le premier volume de Red Rat, une BD sur un rongeur infortuné pris dans les émeutes survenues à Amsterdam lors du couronnement de la reine des Pays-Bas. Red Rat avait quelque chose du Néerlandais moyen. Il fut un temps un rat de bureau qui rejoignait la résistance basque pendant les vacances, à un autre moment squatter ou bien punk voyageur, mais souvent juste un passant outragé.
Van de Weert a été l’un des initiateurs de la scène punk néerlandaise. Il a chanté dans le groupe les Rondos, a participé au lancement du centre social autogéré de la Huize Schoonderloo à Rotterdam et pris part au collectif qui édita et produisit le journal Raket, mais fut également dans beaucoup d’autres projets politiques et culturels
toujours autour de l’humour, de la confrontation, du combat.

Interview de l’auteur :



New York | Quartier en guerre



Seth Tobocman
War in the Neighborhood
1999

Edité en français par le Collectif des Métiers de l’Edition CMDE
Quartier en guerre
février 2017


Note de l'éditeur :
"Couvre-feu, violences policières, expulsions... Les politiques sécuritaires et la spéculation immobilière s’attaquent au quartier populaire du Lower East Side à Manhattan, au coeur des années Reagan. Ses habitants résistent : squats, manifestations sauvages, émeutes... Ce roman graphique raconte une décennie de luttes par une succession de portraits où se croisent les vies tumultueuses d’immigrés, de sans-abri, de punks... des pauvres pour qui la solidarité et l’auto-organisation deviennent des armes. Au plus fort de son art du reportage, Seth Tobocman signe un livre d’une rare finesse, écrit sur plus de dix ans, alors qu’il squattait lui-même à deux pas du centre mondial de la finance."


Seth Tobocman, compagnon de route de Peter Kuper et d’Eric Drooker, est un artiste majeur de la BD underground américaine. Il est l’auteur, entre autres, de You Don’t Have to Fuck People Over to Survive (AK Press), Landscapes and Disasters (AK Press), World War III Illustrated: An Anthology (PM Press) et de Len: A Lawyer in History (AK Press).

Présentation de l'auteur :
LOWER EAST SIDE POLITICS

ESPAGNE | CAMPO de DALIAS





CAMPO DE DALIAS


Photographies | Emilien CANCET *
2007


La vaste étendue plastifiée nommée Campo de Dalias, en Andalousie, concentre toutes les formes radicales d'exploitation de l'Homme et de son environnement dont est capable le génie humain ; cette Mer de plastique de 30.000 hectares est dédiée à l'agriculture intensive, industrielle, de fruits et de légumes, dont une partie, alimente la marché français : 40 % des fruits et légumes vendus en France proviennent d’Espagne (8.000.000 de tonnes de fruits, 6.000.000 de légumes par an) faisant de l’Espagne le premier fournisseur agricole et agroalimentaire de la France.

Ce qui caractérise la production d’Espagne est qu'elle n'est pas l'oeuvre, seulement, de consortiums, de multinationales ou d'un quelconque groupement d'industriels, au contraire, ce sont bien des milliers d'exploitants agricoles issus, à l'origine, des classes les plus pauvres de l'Andalousie, qui assurent au pays un prodigieux excédent commercial (10 milliards d’€uros en 2015). Pour parvenir à un tel exploit, et face notamment à son concurrent direct, le Maroc, les producteurs espagnols, aidés par les financements européens, ravagent encore et encore leurs terres, et, de même, exploitent la force des travailleurs agricoles, principalement venus d’Afrique du nord.

Le Campo de Dalias, est d'abord l'oeuvre de l'administration du dictateur Franco et peu l'évoque, mais ce territoire porte la marque idéologique de trente-cinq années de franquisme caractérisées par un capitalisme anarchique, un anarcho-capitalisme qui préfigure ou anticipe, le capitalisme libéral-libertaire post-moderne. Une idéologie dont les principes affirment l'initiative individuelle, prônent un laisser-faire et suggèrent ou favorisent par là, une sorte de déréglementation permanente, une permissivité acceptée, du moins si elles agissent au nom de l'intérêt économique du pays.


Source : European space agency

GODIN | Architecture Unitaire

  

Il ne s'agissait plus de trouver le remède

aux abus et aux erreurs de ce monde ;

il s'agissait de conserver au Peuple la patience

de la Pauvreté.

Jean-Baptiste André Godin  | 1870






En 1880, l'industriel multimillionnaire Jean-Baptiste André GODIN lègue son empire, soit le capital, ses deux complexes Manufactures-Cités, les Familistères – de Guise en France et de Bruxelles -, leurs dépendances et les usines, puis sa fortune personnelle en héritage, à l'Association, une coopérative propriété des salariés. Un héritage historique, le seul à ce jour en France, fait par un industriel socialiste disposant d'une fortune considérable [1]. Critiqué par les marxistes, socialistes radicaux et anarchistes, son empire industriel ne représente pas moins un contre-modèle de l’entreprise capitaliste ; une société nouvelle, imparfaite qui a été dénaturée par la caste des coopérateurs privilégiés, l'aristocratie ouvrière, qui plutôt de prolonger et améliorer l'oeuvre sociale, préféra protéger ses acquis sociaux au détriment des Autres.


Dans cet affrontement, le Familistère occupe un rôle prépondérant. Car la part du capital que chaque salarié reçoit, annuellement, est calculée selon plusieurs critères, en fonction du mérite, de l'ancienneté, du poste occupé, etc., et pour les catégories les mieux avantagées, dont les « Associés », une des conditions imposées par Godin est d'habiter le Familistère depuis au moins cinq années. 

 

Le Familistère n'est qu'une pierre dans l'édifice social de son programme politique, mais ce fut la première, ou plutôt, la seconde après les ateliers ; car il était nécessaire selon Jean-Baptiste Godin, avant tout, de bâtir une cité autonome afin d'expérimenter in vitro les innovations du socialisme, et d'éduquer ses premiers ouvriers, en majorité des pauvres gens issus de milieux défavorisés et de la campagne, analphabètes et, souvent, plongés dans les ténèbres de l’égoïsme. Le Fondateur le déplorait avec amertume : peu avant sa mort – en 1888 -, il évoquait que trente années de vie socialiste au sein du Familistère de Guise – habité en 1860 – avait porté bien peu de fruits rouges.



ARCHITECTURE | ECOLOGIE en FRANCE | 1944 - 1968





Cette analyse se consacre à l'histoire des rapports entre l'architecture et l'écologie, de l'après seconde guerre mondiale à la crise de 1973. Ce n'est pas l'histoire des formes architecturales que nous présentons ici, mais ce qui a contribué à les faire émerger des débats, les conditions - politique, technologique - dans lesquelles les nouvelles architectures prenant en compte d'une manière l'autre des considérations écologiques et environnementales viennent à naître, à disparaître, à réapparaître, et tout ce qu'elles sous-entendent. Un exercice qui exige de superposer à l'histoire de l'architecture d'autres histoires d'autres domaines. Cette recherche historique se justifie, si elle doit l'être, car elle reste à écrire ; l’histoire de l'architecture, et aujourd'hui sa critique, se déclinent le plus souvent au travers d'études et d’analyses d’experts couvrant des domaines particuliers, des périodes limitées. Nous préférons un autre mode de lecture, celui de l'interaction des théories des avant-gardes architecturales, des grands esprits de l'époque, des mises en garde des écologistes et des aspirations populaires, de l'interaction du réel et de l'utopie là où l'Etat décide et commande ; de la nécessité de théoriser la complexité plutôt que la simplifier : il serait trop simpliste d'expliquer de manière automatique, rationnelle, tout ce qui a nourri l'émergence des nouvelles avant-gardes architecturales, le principe de cause à effet serait réducteur, comme il serait erroné d'isoler, de rendre autonome leurs pensées.

C'est pour ces raisons que nous avons préféré établir une chronologie détaillée et thématique plutôt qu'une explication forcément subjective, méthode plus objective qui laisse apparaître à la fois les différences profondes entre les acteurs, leur éloignement ou leur distanciation, leurs contradictions et leurs intersections, et qui révèle toute leur complexité et leur pluralité. Ainsi, comme à notre habitude, et à contre-courant, la chronologie que nous présentons s’intéresse aux disciplines propres, extérieures et lointaines gravitant autour du domaine de l’écologie urbaine et architecturale, dans une synthèse relevant davantage du bazar, que de la perfection scientifique rigoureuse.

Pourquoi, en effet, ne pas mentionner Le domaine des Dieux (qui s'adressait aux architectes) et Idefix (premier toutou écolo), créés par Goscinny et Uderzo, pour mesurer l'état d'esprit d'une France critique envers ses élites bâtisseuses de modernité... et ses architectes_! Une France manifestement mécontente des grands travaux de l'Etat, du laisser-faire spéculatif, qui donna naissance à deux mouvements de lutte d'ampleur : la lutte pacifique et encore célèbre du Larzac, et celle bien moins évoquée, car armée, des nationalistes corses ; tandis qu'à Paris, les z-écolos exigeaient déjà , eux, la vélo-libération des quais.

Dans le titre général de cette brochure est stipulé EN FRANCE ; limite qui aurait certainement réduit des deux tiers les pages de cette brochure ; car en effet, si dans le monde de l'écologie scientifique, philosophique, et donc de la contestation, la France disposait d'un capital intellectuel de premier ordre, il n'en était pas de même pour le monde de l'intelligentsia architecturale et urbaine ; cette pénurie française, et intellectuelle et de praticiens accordant un grand intérêt - à nos yeux en tout cas - aux questions environnementales et écologiques, nous a donc conduit à franchir des frontières pour y trouver les sources de l'architecture écologique, de l'urbanisme environnemental, théorisés après la seconde guerre mondiale.





Le Corbusier
Ville parc
1930


AIRBNB | Nouvel Acteur Social ?



http://insideairbnb.com/index.html


Pas de contrat, de feuilles de salaire,  ni d’avis d’imposition ?
Une seule solution pour louer :
AIRBNB !

AIRBNB se targue d’avoir inventé dans le domaine de la location meublée temporaire, l’économie du partage, l’économie collaborative ; ses détracteurs l’accusent au contraire d'aggraver le phénomène dans les grandes villes d’une offre de logements insuffisante tirant les loyers vers le haut : certains propriétaires préfèrent la très lucrative location temporaire aux touristes à la location de longue durée aux habitants.

DEBORD | La planète malade



  
Andreas Gursky | 99 cents |1999

Guy DEBORD
La Planète Malade
1971

La « pollution » est aujourd'hui à la mode, exactement de la même manière que la révolution : elle s'empare de toute la vie de la société, et elle est représentée illusoirement dans le spectacle. Elle est bavardage assommant dans une pléthore d'écrits et de discours erronés et mystificateurs, et elle prend tout le monde à la gorge dans les faits. Elle s'expose partout en tant qu'idéologie, et elle gagne du terrain en tant que processus réel.

Ces deux mouvements antagonistes, le stade suprême de la production marchande et le projet de sa négation totale, également riches de contradictions en eux-mêmes, grandissent ensemble. Ils sont les deux côtés par lesquels se manifeste un même moment historique longtemps attendu, et souvent prévu sous des figures partielles inadéquates : l'impossibilité de la continuation du fonctionnement du capitalisme.

BAUDRILLARD | La Mystique de l'Environnement


ASPEN 1970 from rosa b on Vimeo.


En France, l’« environnement » 
est une des retombées de mai 1968, 
plus précisément une retombée 
de l’échec de la Révolution de Mai...

Le programme des Conférences internationales de design à Aspen au Colorado, organisées chaque été depuis 1951, était un forum de discussion centré sur le design qui réunissait pendant quelques jours, les chefs de file du design américain ainsi que des industriels et des délégations étrangères. En 1970, le thème s’occupe de l'Environment by design, et Reyner Banham est en charge de l’organisation. Une délégation française [1] y est invitée conduite par le designer Roger Tallon, à laquelle participe Jean Baudrillard ; à qui la délégation lui confie le soin d’écrire un texte devant être prononcé à la clôture du forum. Rappelons que la guerre du Vietnam est à son apogée meurtrière, et que le forum est perturbé par les étudiants contestataires de la New Left. Jean Baudrillard [2] ira au-delà de leurs espérance et attente :

« Le groupe français invité à cette conférence a renoncé à présenter une contribution positive. Il a pensé que trop de choses essentielles n’ont pas été dites ici, quant au statut social et politique du design, quant à la fonction idéologique et à la mythologie de l’environnement. Dans ces conditions, toute participation ne pouvait que renforcer cette ambiguïté, et le silence complice qui règne sur cette conférence. Le groupe a donc préféré présenter un texte de mise au point.


PIALAT | BANLIEUE 1960




COURT METRAGE DE MAURICE PIALAT par mijosorbier

« La grande banlieue est la terre élue du p’tit pavillon. C’est la folie des p’titesses : ma p’tite maison, mon p’tit jardin, un bon p’tit boulot, une bonne p’tite vie bien tranquille »


L’amour existe,

Documentaire de Maurice Pialat

1960
Durée : 20 minutes.

Textes du documentaire, [extraits...].

« Longtemps j’ai habité la banlieue. Mon premier souvenir est un souvenir de banlieue. Aux confins de ma mémoire, un train de banlieue passe, comme dans un film. La mémoire et les films se remplissent d’objets qu’on ne pourra plus jamais appréhender.

Longuement j’ai habité ce quartier de Courbevoie. Les bombes démolirent les vieilles maisons, mais l’église épargnée fut ainsi dégagée. Je troque une victime contre ces pierres consacrées ; c’était un camarade d’école ; nous chantions dans la classe proche : « Mourir pour la patrie », « Un jour de gloire vaut cent ans de vie ».



BOUCQ | Paquebot-hlm




Tous les dessins de l’excellentissime BOUCQ ici :
http://boucq.blog.lemonde.fr/



CUBA | Villes et Révolution


Cuba, La Havane, image du film Soy Cuba de Mikhail Kalatozov

Les grandes villes n'aiment pas la Révolution, quelque soit leur nature, et les révolutionnaires apprendront à s'en méfier ; ainsi le Parti Communiste Chinois persécuté dans les villes, s'exilera en 1928 dans les campagnes les plus reculées, Ho Chi Minh opéra la même stratégie, face à la terrible répression à Hanoï et Saigon, faite par la police militaire française, et par la suite, l'armée nord-vietnamienne essuya une grave défaite lors de l'offensive du têt contre les villes ;  les combattants algériens du Front de Libération National, décimés par les mêmes tortionnaires militaires français, abandonnaient Alger, en 1957. Les zones rurales, de montagne et de jungle – d'accès et de contrôle difficiles, par leur étendue, au contraire de l'espace limité des centres urbains – constituaient des lieux de retraite et des refuges efficaces, puis les meilleurs sanctuaires pour les révolutionnaires, mais également un prodigieux réservoir de militants, et notamment de paysans pauvres. 

Les révolutionnaires cubains ne prendront guère exemple sur ces expériences : la stratégie politico-militaire initiale décidée par les dirigeants de la Direction nationale du mouvement du 26 juillet – le M-26 -, présidée par Fidel Castro, pour mener à bien la révolution à Cuba, était de s'appuyer sur une insurrection urbaine générale, un « coup de force » initié par les milices urbaines du M-26 de Santiago de Cuba et de La Havane, devant s'étendre,  par un effet de Domino irréversible,  à toutes les villes du pays, entraînant spontanément le peuple urbain dans leur révolution, rappelons-le, non-socialiste, anti-dictatoriale et exigeant une véritable démocratie.

Walter BENJAMIN | Haussmann ou les barricades



Haussmann cherche à les [combats de barricades] prévenir de deux façons. La largeur des rues en rendra la construction impossible et de nouvelles voies relieront en ligne droite les casernes aux quartiers ouvriers. Les contemporains ont baptisé son entreprise : « l’embellissement stratégique ».

WALTER BENJAMIN


E. Haussmann ou les barricades

I

J’ai le culte du Beau, du Bien, des grandes choses,
De la belle nature inspirant le grand art,
Qu’il enchante l’oreille ou charme le regard ;
J’ai l’amour du printemps en fleurs : femmes et roses !
Baron Haussmann, Confession d’un lion devenu vieux.

L’activité de Haussmann s’incorpore à l’impérialisme napoléonien, qui favorise le capitalisme de la finance. A Paris la spéculation est à son apogée. Les expropriations de Haussmann suscitent une spéculation qui frise l’escroquerie. Les sentences de la Cour de cassation qu’inspire l’opposition bourgeoise et orléaniste, augmentent les risques financiers de l’haussmannisation. Haussmann essaie de donner un appui solide à sa dictature en plaçant Paris sous un régime d’exception. En 1864 il donne carrière à sa haine contre la population instable des grandes villes dans un discours à la Chambre. Cette population va constamment en augmentant du fait de ses entreprises. La hausse des loyers chasse le prolétariat dans les faubourgs. 

CHINE | La Commune de Shanghai



La Commune de Shanghai 
et la Commune de Paris

Hongsheng Jiang
La Fabrique septembre 2014

Il y a 50 ans en Chine, la Révolution Culturelle
Une révolution dans la révolution
Le 21 mai 2016, 18 heures, 
Conférence-débat avec Hongsheng Jiang
professeur à l'université de Pékin, au local de l'ACTIT, 
54 rue d'Hauteville à Paris (Métro Chateau d'eau ou 
Bonne Nouvelle).


INTRODUCTION

En 1871, pendant la guerre franco-prussienne, les travailleurs parisiens se révoltèrent contre le gouvernement bourgeois et formèrent la Commune de Paris. Pour les marxistes classiques, c’était le premier gouvernement des travailleurs, un modèle exemplaire, quoique embryonnaire, de dictature du prolétariat. Pour Marx, le principe de la Commune de Paris était que « la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre possession de la machine d’État toute prête, et de la faire fonctionner pour son propre compte ». Après la défaite de la Commune, cette interprétation se propagea dans le monde entier et en particulier en Chine.

Eloge de la Révolte



 Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

Post de 2012, remonté ici, actualité invite, 
concernant :

Le Campement illégal 
de la Puerta del Sol 
récompensé par un Prix 

Le Prix européen de l'espace public urbain est une initiative du Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) et de grandes institutions européennes qui, tous les deux ans, récompense une opération de réhabilitation d'espace public ; le seul Prix, en Europe, dont l'ambition est de reconnaître et de promouvoir le caractère public des espaces urbains (accès libre et universel) et leur capacité de cohésion sociale. Les réalisations primées sont, selon les organisateurs, des interventions "chirurgicales" en milieu urbain, ayant fortement "améliorées les conditions de vie des citoyens" ; et le Prix exalte l'architecture à vocation sociale plutôt que des interventions spectaculaires ou esthétisantes.

En 2012, le jury a attribué un Prix spécial au campement des "indignés" de la Puerta del Sol à Madrid, érigé lors des évènements de mai 2011, qui se composait de constructions éphémères et légères faites de cordes, câbles, toiles tendues au hasard, de matériaux de récupération, de tentes : des structures ingénieuses construites illégalement - mais n'infligeant aucun dommage au sol et aux bâtiments - devant abriter de la pluie et du soleil, les besoins logistiques tels que les services de santé, les espaces d'intérêt collectif, les représentations des organisations, les cantines populaires, le centre de presse, etc : une véritable ruche. Le mot d'ordre des manifestants fit le tour du monde : Toma la Plaza [Prends la Place]. [1]

Acampada en la Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

FRANCE | EUROPA CITY




Europa City | BIG Architectes | 2012

Republication de ce post car débutera le 17 mars 2016 jusqu'au 30 juin, un débat public concernant le monstre Europa City, organisé par le promoteur (groupe Auchan) et la Commission nationale du débat public.

La compétition internationale entre les villes-états, impose à présent des nouveaux lieux de consommation, de plaisirs, de loisirs, de culture et d'oisiveté, non plus disséminés ou éparpillés dans la ville, mais agglomérés intimement et concentrés dans un même espace, pratiquement, sous un même "toit". Le gigantisme qui caractérise ces nouveaux complexes ludico-commerciaux en font des monuments touristiques à vocation internationale : parmi les plus remarquables, The Dubaï Mall dispose de 836.000 m² d'activités sur une aire de 1.200.000 m², le West Edmonton Mall au Canada s'étend sur 500.000 m², le New South China Mall aligne 660.000 m² d'un seul tenant [d'ailleurs quasi abandonné], concurrencé par l'ouverture prochaine de l'American Dream, Meadowlands près de New York, d'une surface de 700.000 m². En France, le plus imposant centre commercial, l'affreuse Belle-Epine en région parisienne, propose seulement, et sans autres attractions-distractions pour le chaland outre un multiplex, 140.900 m² de surfaces commerciales, banales, sans caractère, ni originalité.