LONDON | 1968/1979




Peu avant 1968, les mouvements de contestation en Angleterre s'occupant de la ville et de l'habitat, regroupant une multitude d'organisations, parfois fédérées, ont troublé la quiétude de la société britannique en faisant surgir des revendications neuves, en s'attaquant au contrepoids traditionnel du pouvoir central et de l'administration locale, en proposant une organisation sociale autre. Ce mouvement protéiforme est souvent qualifié de « localiste », car son principal champ d'action et de revendication s'occupe essentiellement du droit au logement, c'est-à-dire à l'habitat, et non ou peu au quartier et à la ville, comme par exemple aux Pays-bas ou en Italie.  Cette particularité - l'importance du local au détriment du global - est avant tout le fait du système anglais hérité de l'époque féodal que la révolution anglaise n'a pas totalement abrogé : Londres est en fait un archipel éclaté de quartiers autonomes. 


Les années 1968/1978 ont vu les luttes locales se multiplier en Angleterre. Ce type de conflits, centré sur le logement, avait déjà toute une longue histoire Outre-Manche et les armes employés (grèves des loyers, occupations d'immeubles, etc.) n'y sont pas inédites. Toutefois, ce mouvement se caractérise des précédents par quelques traits originaux :

  • il a rassemblé sur des objectifs communs des groupes sociaux et politiques jusqu'alors fort éloignés les uns des autres : marginaux (hippies notamment), chômeurs, groupes de la Gauche Radicale, comités de quartier, etc.
  • il n'a pas hésité à dénoncer les limites et les insuffisances du Welfare State [l'Etat Providence], alors même que les travaillistes [Labour Party] étaient au pouvoir. 
    Ce mouvement prend fin avec l'incroyable ruse du parti conservateur qui amnistie les squatters londoniens en octobre 1977. Moribond, il s'achève avec l'arrivée au pouvoir de M. Tatcher le 3 mai 1979.


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