C’est
un vaste charnier, une grande fosse commune,
une large tranchée où sont ensevelis dans
leur
linceul de chaux plusieurs centaines de corps de révolutionnaires
communards, que foule le visiteur devant
le Mur des Fédérés qui se dresse au cimetière parisien
du Père Lachaise. Peu de visiteur connaisse la macabre
existence souterraine de ce parvis, peut-être un des
seuls au monde de ce genre, où nul signe ou message informe
le visiteur qu’il marche, piétine les restes humains
des
vaincu-e-s de la première grande révolution ouvrière mondiale
: la Commune de Paris de 1871.
C’est
une révolution sans véritable monument, dans
le sens d’Aloïs Riegl (1903) d’« une oeuvre créée de
la main de l’homme et édifiée dans le but précis de conserver
toujours présent et vivant dans la conscience des
générations futures le souvenir de telle action ou de
telle destinée (ou des combinaisons de l’une ou de l’autre).»
; ou selon la définition du dictionnaire de l’Académie
française de 1814 d’une «marque publique destinée
à transmettre à la postérité la mémoire de quelque
personne illustre ou de quelque action célèbre.»
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