Du rôle Révolutionnaire
d'un ensemble urbano-architectural.
Faisant face au seul bâtiment représentant les USA à La Havane, la tribune anti-impérialiste José Marti, le Protestodromo, constitue un excellent exemple d'urbanisme et d'architecture - unique au monde - devant servir comme il se doit, la propagande de la révolution, et s'opposer aux provocations contre-révolutionnaires des USA. Nul autre lieu à La Havane, n'aurait pu aussi magistralement symboliser la lutte contre le capitalisme et l'impérialisme.
En
1952, l'ambassade des Etats-Unis est construite sur le célèbre
Malecon, la très belle baie de la Havane, face à la "Plaza
de la Dignidad", la place de la Dignité. Paradoxal, car Cuba colonisée par la Mafia, n'est plus qu'un satellite à moins d'une heure en avion de la Floride, offert aux divertissements sexuels, à la prostitution, aux casinos, tandis que les entreprises américaines entretiennent l'esclavagisme des populations rurales.
1959, la Révolution brise le néo-colonialisme, et en 1962, l'épisode de la « Baie des Cochons » marque la fin définitive des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis. Les fonctionnaires américains quittent l'île, et l'ambassade est utilisée par le gouvernement Suisse, jusqu'à l'ouverture dans les années 1970, de l'Office des intérêts américains [United States Interests Section].
1959, la Révolution brise le néo-colonialisme, et en 1962, l'épisode de la « Baie des Cochons » marque la fin définitive des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis. Les fonctionnaires américains quittent l'île, et l'ambassade est utilisée par le gouvernement Suisse, jusqu'à l'ouverture dans les années 1970, de l'Office des intérêts américains [United States Interests Section].
En
1989, le monde socialiste s'écroule, mais Cuba résiste ; les USA,
victorieux, maintiennent plus que jamais la pression internationale
et le blocus. Cuba, Fidel, la Révolution, selon eux, ne sont plus que des fruits mûrs, ne demandant qu'à tomber. Les tensions - petites et grandes - entre les deux pays, loin de s'apaiser,
s'enveniment.
L'année
2000 voit la construction de la Tribuna Anti-Imperialista José
Marti, aussi appelée par les Cubains la "Protest Plaza",
le Protestodromo, faisant face au bâtiment représentant les USA. Quel autre lieu à La Havane, aurait pu aussi mieux symboliser la lutte contre le capitalisme et l'impérialisme ? Le choix du site est tout simplement remarquable. Naturellement, les USA crient au scandale et à la provocation.
Les événements culturels et politiques ont lieu ici. Fidel venait y prononcer des discours, Manu Chao et bien d'autres artistes donnèrent ici des concerts, et des manifestations pour la Paix, notamment contre la guerre en Irak y étaient organisées. Plusieurs milliers de personnes assistent encore régulièrement à ce type d'évènements, sous le regard des fonctionnaires américains.
En
janvier 2006, les USA réagissent et installent aux fenêtres de
l'avant-dernier étage du bâtiment, un affichage électronique dont
les messages défilants, parfaitement visibles depuis le
Protestodromo,
dénoncent
inlassablement jour et nuit, la tyrannie du système, et
les multiples atteintes aux droits de l'homme. Une incroyable
provocation, « grossière » selon le président Fidel
Castro.
Dès
février 2006, sont installés, sur ce qui avait été le parking de
l'immeuble, 138 hauts mats, supports de drapeaux noirs avec une
étoile blanche, devant bloquer depuis la tribune, la vue de l'ambassade, et cette
sorte d'intrusion politique made in USA. La Havane affirme que cette installation
symbolise les victimes cubaines tuées à la suite d'actes de
violence contre Cuba depuis sa révolution de 1959. Les étoiles
blanches représentent la lumière d'un peuple qui dans la douleur
reste fidèle à la révolution et soutient le deuil des familles des
victimes. Cette installation monumentale est aussi belle qu'efficace, et complète admirablement la tribune anti-impérialiste ; ironique aussi, elle est particulièrement appréciée des Cubains soutenant la révolution : ils en sont fiers. Encore une bataille gagnée par Cuba contre les USA, affirment-ils : No pasarán !
SOURCE
Les illustrations proviennent d'une étude du :
ETH
Studio Basel
SS
2007
Prof.
Roger Diener, Prof. Marcel Meili
Christina
Holona, Christian Mueller-Inderbitzin,
Milica
Topalovic
Joy
Homberger, Yvonne Wanner
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