La Révolution de 1789 avait abrogé les supplices des condamnés infligés sur la place publique, et adopté la guillotine : la mort par décapitation qui jusqu'alors était réservée à la noblesse se démocratise et se mécanise. En 1939, le ministre socialiste Daladier interdit la mise à mort publique ; en 1981, le président socialiste Mitterrand abolit la peine de mort ; dans les deux cas, le retard est considérable par rapport aux autres pays démocratiques. Parallèlement, le système pénitentiaire, loin de s'"humaniser", instaura dans le confinement et la discrétion des maisons d'arrêt, des maisons de redressement et des prisons, une « pénalité de l'incorporel », celle de la torture psychologique qui s'adresse autant au corps qu'à l'âme du détenu.
Michel
Foucault
Surveiller
et punir
1975
Damiens
avait été condamné le 2 mars 1757, à « faire amende
honorable devant la principale porte de l’Église de Paris »,
où il devait être « mené et conduit dans un tombereau, nu,
en chemise, tenant une torche de cire ardente du poids de deux
livres » ; puis « dans le-dit tombereau, à la place
de Grève, et sur un échafaud qui y sera dressé, tenaillé aux
mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, sa main droite tenant
icelle le couteau dont il a commis le dit parricide, brûlée de feu
de soufre, et sur les endroits où il sera tenaillé, jeté du plomb
fondu, de l'huile bouillante, de la poix résine brûlante, de la
cire et du soufre fondus ensemble et ensuite son corps tiré et
démembrer à quatre chevaux et ses membres et corps consumés au
feu, réduits en cendres et ses cendres jetées au vent [1] ».
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