" Il est maintenant temps de décider s’il faut poursuivre la tendance à expulser l’industrie urbaine de la ville ou de la réintégrer dans l’économie locale."
Cette étude réalisée par le Cities of Making project team nous interroge à double titre ; d’une part sur le rôle et la place de l’industrie en milieu urbain (à Bruxelles, Londres et Rotterdam), et d’autre part sur l’état de la pensée urbaine en France, de l’intelligentsia, qui d’une manière générale se désintéresse prodigieusement de cette question politique, écologique et sociale, pourtant cruciale...
L’étude est en anglais, téléchargeable ici :
https://www.thersa.org/globalassets/pdfs/reports/cities-of-making-lo-res.pdf
Le site :
http://citiesofmaking.com/project/
Introduction en français :
‘Urban manufacturing’
vu simplement comme la production dans les villes de biens échangeables à grande échelle, est un aspect mal compris dans le contexte urbain, qui est rarement pris en compte dans la planification urbaine. Après des années de déclin et de délocalisation, les villes européennes doivent remettre en question le rôle de leur industrie urbaine.
Premièrement, les emplois dans le secteur manufacturier ont cédé la place à des emplois dans le secteur des services et ont créé d’importantes lacunes sur le marché de l’emploi. Deuxièmement, des concepts tels que l’économie circulaire sont désormais pris au sérieux par les villes. Enfin, de nouvelles technologies émergent permettant à l’industrie d’être plus discrète et moins impactante de tous les points de vue. Les villes du 21ème siècle devraient-elles continuer à fabriquer des biens matériels? Si oui, alors qu’est-ce qui devrait être produit et où?
Cities of Making est un projet de recherche européen d’une durée de deux ans et demi, étudiant l’industrie urbaine dans le contexte de trois les villes européens: Bruxelles, Londres et Rotterdam. Chaque ville a eu un passé industriel important, et un avenir très différent se profile. Indépendamment des différences, chaque ville se trouve à la croisée des chemins où le secteur manufacturier pourrait soit renforcer sa position dans l’économie urbaine, soit simplement disparaître, remplacé par des nouveaux besoins en espaces urbains et emplois. Cette première phase d’analyse a permis de constater que l’industrie manufacturière occupe toujours une place importante dans les zones urbaines, mais qu’elle reste mal définie et mal comprise dans l’économie urbaine. Au cours de la dernière décennie, des initiatives locales ont émergé, ravivant l’intérêt pour les produits locaux, synonymes de qualité et de valeur. D’un autre côté, jamais la technologie n’a été aussi accessible. De même, dans un marché mondialisé avec des coûts de transport presque négligeables, les pouvoirs publics doivent plus que jamais attirer et soutenir les industries qui servent leurs économies locales, tout en investissant dans les infrastructures nécessaires pour leur développement.
Ceci pourrait s’avérer positif pour les villes, l’industrie urbaine aidant à personnaliser les biens et les technologies en fonction de leurs marchés et de leurs besoins tout en gérant les ressources et les déchets. Il est maintenant temps de décider s’il faut poursuivre la tendance à expulser l’industrie urbaine de la ville ou de la réintégrer dans l’économie locale.
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