Die Linke | Maquette Politique 2013 | Miniatur Wonderland
En 2009, année des élections législatives, le musée Miniatur Wonderland à Hambourg, exposant le plus grand réseau de train miniature au monde, avait invité les six grands partis politiques de l'Allemagne à conceptualiser leur programme politique par une maquette miniature de 1m². En 2013, Miniatur Wonderland a renouvelé cette expérience, et selon les directives précises de leurs représentants, et en travaillant en étroite collaboration, les maquettistes ont concrétisé, modélisé à l'échelle HO, toujours sur 1 m², leurs visions utopiques d'un futur souhaitable pour une Allemagne parfaite. Frederick Braun, co-fondateur de Miniatur Wonderland justifie ainsi cette expérience peu commune : “ En ces temps d'apathie politique, je voulais que nos visiteurs aient un aperçu divertissant et complètement différent des programmes électoraux des partis politiques." Les modèles sont exposés en ce moment même, jusqu'au 22 septembre, et les visiteurs ont la possibilité de voter.
Les architectes pourront apprécier et constater avec effarement des visions utopiques proposant toujours et encore une architecture folklorique historique faisant du passé un environnement urbain le plus souhaitable possible (y compris pour les Verts). Die Linke [le Front de Gauche allemand], partisan de l'éco-socialisme, propose cependant quelques cabanes sophistiquées perchées dans les arbres, des usines culturelles et la défense des squats, et la fin des caméras de surveillance dans les villes.
Die Linke | La Gauche
En 2009, Die Linke, dans la grande tradition marxiste, présentait non pas une terre de rêve, ou une utopie, mais un présent – ici et maintenant – où la rue est le lieu de manifestations. Ainsi est modélisée une grande manifestation colorée, pacifique, sous la bannière de : " Nous demandons la Justice", de drapeaux des syndicats, de mouvements pour la paix et des droits civiques et bien sûr la gauche.
Les forces de police protègent la banque et les pacifiques manifestants sont vidéo-surveillés. En haut de l'édifice bancaire, les représentants des grands partis politiques, dont les Verts, trinquent tranquillement au nom de la prospérité faite sur l'exploitation des travailleurs. Le théâtre municipal de la ville doit fermer, faute de subventions de l'Etat : la baisse des impôts pour les classes supérieures, et le faible taux d'imposition des entreprises exigent une privatisation des services publics.
Si ce n'est l'utopie, des propositions sont cependant faites : ici, un ancien bâtiment industriel a été reconverti en centre culturel, par des artistes ; une île culturelle où se rencontre la population, essentielle pour le tissu social et la qualité de vie d'un quartier. Là, un squat jouxte un épicier turc, et un restaurant cubain, mixité et intégration, espaces de vie alternatifs sont un enrichissement pour l'interaction politique et sociale ! L'éducation est une priorité, la gratuité est établie depuis la crèche jusqu'à l'université. La mobilité en est une autre, et nul n'est plus exclu grâce à des tarifs attrayants. Plus de démocratie directe est évoquée par un rassemblement de rue. Les médias sont des entreprises contrôlées par le Conseil de la radiodiffusion et les partis. L'information et la connaissance doivent être accessibles à tous et peuvent être utilisés par tous. Un véhicule « pirate » équipé est un support contre la désinformation, et l'hégémonie de la bourgeoisie.
Diaroma Die Linke 2009 en allemand :
En 2013, la maquette présente deux mondes séparés par une rue. Deux mondes antagonistes, allégorie d'une société duale. Le premier monde est une véritable dysotopie, symbolisée par un bâtiment central, siège de le surveillance généralisée, sorte de NSA local. Selon Die Linke, un scénario, aujourd'hui, proche de la réalité, et du roman d'anticipation "1984" de George Orwell. Devant un écran géant, un opérateur surveille. Dans un immeuble d'habitations, la vie privée des résidents est sous surveillance complète car tout le monde est suspect. Dans les toilettes, sous la douche ou dans le lit - peu importe où -, des caméras sophistiquées filment constamment, et enregistrent ; les forces de sécurité privées peuvent intervenir à tout moment à la moindre alerte.
Dans cette ville fictive, "Fiesbaden" l'Etat a vendu toutes les institutions à des entreprises privées. Dans un partenariat public-privé, le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif sont organisés par le « marché ». Les prisonniers de Fiesbaden sont incarcérés à la maison de détention privée du groupe Siemens. Pour l'investisseur privé, les personnes arrêtées doivent travailler, à fabriquer, justement, les caméras de surveillance Siemens, bien sûr.
Les majestueuses tours d'acier et de verre sont le témoignage de la puissance illimitée de l'argent. Alors que l'élite est escortée en toute sécurité par des voitures de luxe blindées, un camp Occupy est dispersé par les agents de sécurité. Le Palais de Justice propulsé par Google est situé sur la place de "Liberté" : un pauvre homme est arrêté alors qu'une célébrité fête un succès juridique devant les caméras.
L'autre monde, est l'alternative de «gauche», nommée "Wiesbaden" (Wiese = "prairie"). L'ancien siège de la surveillance, monstruosité totalitaire est envahie par la verdure, comme un potager vertical. Le progrès scientifique doit servir les intérêts de tous les habitants, et la préservation de l'environnement. L'institut socio-écologique « Rudolph Bahro » est situé au milieu de la forêt de Wiesbaden. Les étudiants y font des recherches et discutent de nouvelles méthodes pour une cohabitation respectueuse avec l'environnement.
Ici les gens vivent en accord avec la nature. Les cabanes perchées dans les arbres symbolisent l'alternative à Wiesbaden : des cabanes « intelligentes », ultra-sophistiquées, équipées des dernières avancées technologiques leur permettant de couvrir écologiquement leurs besoins énergétiques, aidées par des installations municipales de photosynthèse artificielle, d'énergie géothermique, etc. Dans la rue Rosa-Luxemburg une ferme propose un marché hebdomadaire. Les produits proviennent du jardin communal et de l'ancien siège de la NSA reconverti en potager vertical. Fidèle à son nom, les habitants de Wiesbaden profitent de la prairie et de la rivière. Des jeunes sont assis ensemble devant des tentes, discutent, quelqu'un joue de la guitare, d'autres pêchent, et un couple d'amoureux s'enlace !
Vidéo Die Linke 2013 en allemand sous-titré en anglais :
Bündnis
90 / Die Grünen
Alliance
90 / Les Verts
Green
Futureland
Le futur utopique du Parti vert – en difficulté dans les sondages – est laborieux et sans grande imagination : éoliennes, panneaux solaires, ferme écolo en ville, élevage industriel interdit, transports publics améliorés, autoroutes numériques haut débit desservant les villages ruraux, etc.... Notons toutefois le siège du parti de l'extrême droite en ruine après une attaque de la population !
Diaroma 2013 :
Parti
social-démocrate d’Allemagne
Sozialdemokratische
Partei Deutschlands,
SPD
La
maquette est plus abstraite, allégorique représentant notamment des
citoyens modèles occupés à la construction d'un [petit] pont pour
combler le fossé qui sépare «éducation» et «égalité des chances».
Le livre sculpté de l'intérieur suggère un escalier de
l'éducation afin d'élever le niveau de connaissances et donc
de vie des populations laborieuses, affirmant la volonté des
socialistes de faciliter la mobilité sociale. L'horlorge
évoque un Slow mouvement, de la nécessité de plus de temps pour
la famille, pour les loisirs, l'éducation, les soins et les
activités bénévoles.
Diaroma 2013 SDP
Pour les autres partis politiques
Les 6 propositions assemblées :
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