En
1963, au Pérou, le candidat socialiste – et architecte –
Fernando
Belaúnde Terry
est
élu président de la République, mais plutôt que d’appliquer les
belles promesses qu’il avait adressé au Peuple, il
composera d’abord, puis pactisera ensuite avec l’oligarchie, les
clans les plus libéraux et
rétrogrades du
pays, et son gouvernement décréta une série de lois à l’opposé
de l’idéologie socialiste, programme politique critiqué au sein
même de son parti (Acción
Popular Socialista) [1],
comme d’ailleurs les retentissants scandales politico-financiers
symbolisant son alliance avec le diable. Les « injustices »
sont telles, qu’elles décident de jeunes révolutionnaires [2],
dès 1965, à s’engager dans la voie de l’insurrection armée,
qui sera vite maîtrisée par les Forces Armées.
Un
nouveau scandale, concernant un accord commercial concédé à une
compagnie nord-américaine particulièrement défavorable pour le
pays, et contraire aux engagements
du p-résident,
provoque
l’indignation nationale, (un
acto de traición a la patria)
et
déclenche,
le
3 octobre 1968, un coup d'Etat militaire institutionnel
– golpe
- porté par le Jefe
del Estado Mayor peruano,
le général Juan
Velasco Alvarado [3],
accompagnés
par les généraux les plus progressistes de l’État major, une
« révolution » (comme ils l’affirment) devant, enfin,
mettre un terme à la« traición
de los partidos políticos reformistas » et
de
l'oligarchie, accusée elle, de tous les maux. Les
plus sensés de l'époque qualifient cette dictature comme étant
progressiste, nationaliste, réformiste socialiste, une « dictature
de gauche » de type « populiste », conduite par le
« Gouvernement
révolutionnaire des Forces armées », le Gobierno
Revolucionario de las Fuerzas Armadas (GRFA),
qui osa le sacrilège de s'opposer
de façon autoritaire à la suprématie des intérêts étrangers et,
mieux encore, à l'oligarchie péruvienne,
afin d'éliminer
« la dependencia externa y la dominación
interna », causes de la « desunión nacional ». Le
« Manifiesto
del Gobierno Revolucionario de la Fuerza Armada »
résumant le programme social de la révolution reprenait dans un
curieux mélange, les propositions de réformes faites depuis des
années par les mouvements politiques socialistes,
le Partido Democrata Cristiano,
l'Alianza Popular Revolucionaria
Americana,
et l'Acción Popular
de Belaúnde, le président destitué. Les historiens jugent que ce
qui distinguait la révolution de la
Junte n'était pas l'originalité du
programme social, mais bien la capacité des militaires à appliquer
effectivement les promesses électorales des socialistes, et
celles plus théoriques du Movimiento
Social Progresista, bloquées
par le viejo orden oligárquico.
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