Evacuation
de la ZAD
Novembre 1981
©
Barbara
Klemm
C’est
le Notre-Dame-des-Landes
allemand : l’aéroport de Francfort-sur-le-Main,
fief de la Lufthansa et premier aéroport du pays, oscillant
sur le podium européen entre la 2e et 4e place.
A
chaque décision prise par les autorités de son extension, et ce
depuis 1964, un vaste mouvement populaire y répond, et la lutte
continue encore en 2018, comme d’ailleurs dans
d’autres
villes menacées par leur aéroport dévoreur d’espaces le plus
souvent boisé ou cultivé. A ce titre, les années de lutte des
résistants de Francfort sont
considérées
en Allemagne comme une sorte de monument historique car en plus
d’être la première de ce genre, de par sa longévité somme toute
exceptionnelle – avec un âge d’or se situant dans les années
1980 -, de par le nombre de personnes opposées aux projets
impliquées
dans les dizaines de collectifs
occupant plusieurs générations, cette longue lutte ainsi est
présentée comme ayant contribué, avec celles
des
collectifs
anti-nucléaires à l’émergence de l’écologie politique
et
à la naissance des Verts en
tant que parti. Et nul n’oublie en Allemagne que cette lutte fut
endeuillée par la mort d’un
manifestant en 1981 puis de deux
policiers tués par un militant
en 1987.