CUBA | Villes et Révolution
Cuba, La Havane, image du film Soy Cuba de Mikhail Kalatozov |
Les
grandes villes n'aiment pas la Révolution, quelque soit leur nature,
et les révolutionnaires apprendront à s'en méfier ; ainsi le Parti
Communiste Chinois persécuté dans les villes, s'exilera en 1928
dans les campagnes les plus reculées, Ho Chi Minh opéra la même
stratégie, face à la terrible répression à Hanoï et Saigon,
faite par la police militaire française, et par la suite, l'armée nord-vietnamienne essuya une grave défaite lors de l'offensive du têt contre les villes ; les combattants
algériens du Front de Libération National, décimés par les mêmes
tortionnaires militaires français, abandonnaient Alger, en 1957. Les zones
rurales, de montagne et de jungle – d'accès et de
contrôle difficiles, par leur étendue, au contraire de l'espace limité des
centres urbains – constituaient des lieux de retraite et des refuges efficaces, puis les meilleurs sanctuaires pour les
révolutionnaires, mais également un prodigieux réservoir de
militants, et notamment de paysans pauvres.
Les
révolutionnaires cubains ne prendront guère exemple sur ces
expériences : la stratégie politico-militaire initiale décidée
par les dirigeants de la Direction nationale du mouvement du 26
juillet – le M-26 -, présidée par Fidel Castro, pour mener à
bien la révolution à Cuba, était de s'appuyer sur une insurrection
urbaine générale, un « coup de force » initié par les
milices urbaines du M-26 de Santiago de Cuba et de La
Havane, devant s'étendre, par un effet de Domino irréversible, à toutes les villes du pays, entraînant spontanément le peuple urbain
dans leur révolution, rappelons-le, non-socialiste, anti-dictatoriale
et exigeant une véritable démocratie.
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