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PCP-SL : Guérilla Révolutionnaire à LIMA 1980-2000



La Guerre Révolutionnaire du 
Partido Comunista del Peru 
en el Sendero Luminoso
à Lima
1980 / 2000

«Ya desde el 79 sabemos que Lima es 
la capital de América Latina más vulnerable»
 Abimael Guzmán

L'objet de ces trois articles est consacré à la guerre révolutionnaire conduite par le Partido Comunista del Peru en el Sendero Luminoso, et plus spécifiquement au rôle assigné à Lima, la capitale, à leur stratégie militaire et politique, ainsi qu'aux tactiques pour organiser et développer la lutte armée et radicaliser les mouvements sociaux. Notre propos n'est pas d'interroger l'idéologie du Sendero Luminoso, ni de tenter de l'interpréter, mais bien de nous arrêter sur les faits ; cependant, il nous semble nécessaire, par un bref préambule, de présenter certaines particularités de cette guerre civile, ce conflit interne armé selon la terminologie officielle.

LIMA, le PCP-SL et les Barriadas


Lima,  "Comité Popular Abierto" RAUCANA

Suite de la première partie de ce dossier consacré à la guérilla révolutionnaire du Partido Comunista del Peru en el Sendero Luminoso, à Lima.

À Lima, les habitants des barriadas formant la « ceinture de misère » [cinturones de miseria] feront l'objet d'une attention particulière du PCP-SL. Trois exemples peuvent illustrer les différentes tactiques des senderistas pour parvenir à convaincre le Peuple de se soulever contre ceux qui les condamnaient depuis des décennies à vivre dans des conditions infra-humaines ; dans leur objectif de les conquérir, Villa El Salvador marque, pour un temps, un certain succès, Huaycán, un relatif échec ; mais l'expérience la plus emblématique est Raucana, un «Comité Popular Abierto» fondé en 1990 par le PCP-SL [!].

EGYPTE : Archives de la Révolution et Activisme


Affiche Collectif Mosireen

En Égypte, deux collectifs, menés par des jeunes activistes, s'occupent activement de combattre et dénoncer la désinformation et la répression menée par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) : Mosireen (déterminés, en arabe), et 3Askar Kazeboon (militaires menteurs). Au-delà, leurs initiatives sont une propagande bien déterminée à protester contre la manière dont le Conseil suprême des forces armées dirige la transition en Égypte. Au coeur de toutes les manifestations, ils proposent une arme aussi efficace qu'une fronde ou qu'un cocktail molotov : leurs caméras qui filment sans relâche - au mépris du danger - la répression militaire et policière, pour ensuite l'exposer, la diffuser et la dénoncer publiquement... sur les vastes écrans des façades d'immeuble des villes d'Égypte.

Brésil : Favelas et Contre-Insurrection


JR Rio

"Transformer un million de consommateurs clandestins en clients déclarés, en dépit de la simplicité de la formule, est une tâche extrêmement délicate, qui exige la rupture d’un « pacte socio-spatial » qui était en vigueur tacitement dans la ville.


Eduardo Tomazine Teixeira

La pacification des favelas de Rio de Janeiro :

une « contre-insurrection préventive » ?



Les télégrammes de la diplomatie américaine divulgués par Wikileaks prouvent que la politique de « pacification » des favelas ressemble beaucoup à la doctrine contre-insurrectionnelle appliquée par les États-Unis en Afghanistan et en Irak. Mais qui sont les insurgés de Rio de Janeiro ? S’agit-il des narcotrafiquants, dont le pouvoir des armes masque leur médiocre organisation et leurs intérêts purement commerciaux ; ou au contraire, est-ce la population des favelas qui fait l’objet de la « pacification » ?

ZOOS HUMAINS


« Nous n’irons pas à l’exposition coloniale »
Les surréalistes, 1931

L’Année des outre-mer en eaux troubles au Jardin d’acclimatation à Paris
Par Siegfried Forster
Article paru sur RFI

En 2011, c’est l’Année des outre-mer en France. Le 9 avril s'ouvre une exposition sur les cultures ultramarines au Jardin d’acclimatation à Paris. 300 000 visiteurs sont attendus dans ce parc de loisir au cadre verdoyant, mais entre le théâtre de Guignol et le zoo des petits se cache une histoire très sombre. C’est ici qu’on exhibait des Nubiens en 1877, des Kali'na de Guyane en 1892 ou des « Kanaks cannibales » en 1931. Des voix s’élèvent pour protester contre la non-évocation de cette histoire douloureuse à l’exposition des cultures ultramarines dans ce lieu symbolique. L’historien Nicolas Bancel [1] parle d’une « coupable légèreté ». Ce spécialiste de l'histoire de la colonisation est le porte-parole du collectif Nous n’irons pas au Jardin d’acclimatation. Entretien.
1931                                                  2011

SOUTIEN aux Ameridiens WAYANA et TEKO, Guyane Française


"Kayodé" © Patrice Olivier


Les situations de plus grande injustice, en France, se déroulent, encore de nos jours, dans les territoires d'Outre Mer, et notamment pour les Peuples autochtones colonisés. Nous avons évoqué succinctement les conditions de vie des habitants pauvres de Mayotte, des Kanaks de Nouvelle Calédonie ; des injustices sociales que l'on retrouvent aussi bien à Tahiti, qu'aux îles Caraîbes et dans ce vaste territoire de la Guyane française. Dans un de nos premiers post, nous avions apporté tout notre soutien aux Améridiens Wayana et Teko, et nous vous invitions à signer la pétition présidentielle, lancée le 10 novembre 2010 :

Sauver les 1500 derniers Amérindiens Wayana et Teko

Une pétition qui a obtenue gain de cause sur une revendication : depuis le 1er janvier 2012, l'exploitation minière est interdite sur les territoires des Amérindiens de Guyane ! Nous informe Pierre Sarramagnan-Souchier, qui présente sur le blog des Amérindiens Guyanaisde précieuses informations sur ce territoire français.... Quasiment oublié, qui profite à l'actuel gouvernement français qui perpétue la politique de "colonisation" de l'état français concernant les Peuples Premiers dans les départements d'Outre-mer. Lire à ce sujet, son excellent article présentant un aperçu : 


HARVEY : l'Urbanisation du Capital


Robert CRUMB

« Un urbanisme authentiquement humanisant reste à inventer. C’est à la théorie révolutionnaire de trouver la voie conduisant d’un urbanisme fondé sur l’exploitation à un urbanisme conçu pour l’espèce humaine. Et cette transformation reste de la responsabilité de la pratique révolutionnaire ».

David Harvey
P.U.F. | Actuel Marx
2004/1 - n° 35

Du fordisme à la ville keynésienne

(…)
La montée en puissance de la grande entreprise, émergeant des cendres de l’entreprise familiale et s’accompagnant de réorganisations en profondeur du procès de travail dans nombre d’industries, permit à nombre d’aspects de la production de s’affranchir de leur dépendance vis-à-vis de l’accès à des ressources naturelles ou urbaines particulières.

USA : Les Diggers : The Free City Collective


Diggers :  The Free City Collective

 “Le moment est donc venu de nous donner plus d'envergure et de nous atteler à la tâche de créer des Villes libres et gratuites dans les zones urbaines du monde occidental.
Diggers :  The Free City Collective

Les Diggers/Free City Collective forment un collectif contre-culturel anarchiste basé à San Francisco, actif entre 1966 et 1969, animé notamment par Kenny Wisdom, alias Emmett Grogan. Issus en partie de la San Francisco Mime Troup, qui avait été créée en 1959, les Diggers se placent entre l’apolitisme des mouvements hippies et l'activisme révolutionnaire des groupes de la New Left, la Nouvelle Gauche.


Les Diggers de San Francisco


Diggers Paper

Yves Frémion

Les Diggers de San Francisco / Californie (1965 1968)
2008
A la fin des années 1960 est apparu un phénomène à la fois connu de tous et profondément méconnu dans sa réalité. Le mouvement Hippie a fait couler beaucoup d’encre, et rarement encre aura coulé aussi stupidement. Il faut dire que le mouvement commence en 1966 et se dissout à l’automne 1967. La presse commence alors à en parler, créant littéralement le mouvement dans les média, avec l’idéologie Flower Power, fleur au fusil et tendez la joue gauche.
La réalité est fort différente. Le vaste mouvement de ras-le-bol généralisé qui eut lieu à ce moment-là recouvrait des choses diverses.

Les Gares... marchandises





Garder les gares telles qu’elles sont. Leur laideur assez émouvante
ajoute beaucoup à l’ambiance de passage qui fait le léger attrait de ces
édifices. Gil J Wolman réclame que l’on supprime ou que l’on fausse
arbitrairement toutes les indications concernant les départs
(destinations, horaires, etc.). Ceci pour favoriser la  dérive. Après un
vif débat, l’opposition qui s’était  exprimée renonce à sa thèse, et le
projet est admis sans réserves. Accentuer l’ambiance sonore des gares
par la diffusion d’enregistrements provenant d’un grand nombre
d’autres gares – et de certains ports.

POTLATCH 
Bulletin d’information de l’Internationale lettriste. 
Mensuel. 
N° 23 – 13 octobre 1955 

Le phénomène de la marchandisation des espaces publics est observé depuis des décennies, critiqué par l'universitaire Marcel Roncayolo, admis par l'architecte Rem Koolhaas, le constat est évident : la progression des surfaces dédiées au commerce prend des proportions inquiétantes dans les coeurs mêmes des édifices publics. Le simple souterrain qui reliait la station de métro Hôtel de Ville au Bazar de l'Hôtel de Ville, à Paris, première manifestation d'un nouveau type d'urbanisme commercial moderne devint dans les années 1970, le gigantesque complexe souterrain du Forum des Halles ; le summum, en France, d'un espace public dédié autant aux transports en commun qu'à l'activité commerciale. L'un soutenant l'autre. 


Gare du Nord : La fabrique du non-lieu


 Julia Z 

Gare du Nord : La fabrique du non-lieu 

Article paru sur le site Article 11


Gare du Nord, froid polaire. Le lieu vaut parfaite illustration d’une déshumanisation clinique, mêlant modernité urbaine, contrôle social et transit de masse. En ce qu’elle montre et exhibe, en ce qu’elle tait et induit aussi, la Gare du Nord dit beaucoup sur notre monde. Julia Z s’est penchée sur le sujet, sillonnant les lieux pour mieux les décrypter.

Gares de Paris : nouveaux espaces de consommation


Claude Monet, gare St Lazare, 1877 - AREP, gare St Lazare, 2011


Concevoir un espace de transit et de consommation : 
des modèles de gestion de site dans les gares parisiennes.


La transformation de trois grandes gares parisiennes, par la diversification de leurs activités et l’intégration plus poussée d’une offre commerciale, impose une réflexion sur la gestion de ces sites, devenus polyfonctionnels. Comment articuler deux logiques, de transit et commerciale, parfois contradictoires ? L’article analyse une gestion de site qui cible des individus à la fois voyageurs et consommateurs.


Hélène DANG VU
Hubert JEANEAU
Espaces et sociétés
2008/4 (n° 135)

Rénovées, nettoyées, transformées, les gares françaises sont au coeur de grands projets de requalification urbaine et tendent à se détacher de l’image détériorée et peu sécurisante qu’elles ont véhiculée. Ce changement est directement lié à l’attitude de la SNCF vis-à-vis de ses voyageurs, qui sont passés ces quinze dernières années, du statut d’utilisateurs à celui de clients de la compagnie et peut-être finalement de voyageurs-consommateurs [1]. Associer transport et consommation permet, pour le voyageur, de gagner du temps en réalisant ses achats pendant son trajet, d’occuper son temps d’attente, et pour la SNCF de diversifier ses activités, de se moderniser, et de trouver de nouvelles manières de financer l’entretien et la gestion de ses gares.

Hakim Bey TAZ Zone Autonome Temporaire

HAKIM BEY
T.A.Z. 
The Temporary Autonomous Zone.
Ontological Anarchy, Poetic Terrorism
1991

C'est en 1991, il y a vingt années, que paraît aux Etats-Unis le livre devenu culte d'Hakim Bey : T.A.Z. The Temporary Autonomous Zone. Ontological Anarchy, Poetic Terrorism. Selon son éditeur français, la TAZ,  ou Zone Autonome Temporaire, ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe [*] au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'Etat. 

La Birmanie est un Disneyland fasciste


Naypyidaw, capitale de la Birmanie
La Birmanie est un Disneyland fasciste
Aung Sun Suu Kyi
Prix Nobel de la Paix

 C'est un plan urbain pensé pour réprimer toute tentative de révolution, non par des tanks et des canons à eau, mais par la géométrie et la cartographie.
Un officiel de l'ONU 

Sur le conseil d'astrologues, la junte birmane déplace la capitale à Naypyidaw, une ville démesurée et construite sur mesure, au centre du pays. Avec bunkers, militaires, ministères et terrains de golf. Absurde ? Pierre Cattan, producteur du webdocumentaire Happy World et Maria Concetta Sangrigoli, architecte et urbaniste, vous proposent de découvrir cette ville orwellienne en 6 tableaux. Découvrez son histoire en infographie.

M. TAFURI : La Crise de l'Utopie : Le Corbusier à Alger [Partie I]


Le Corbusier, Lithographie Poème de l'angle droit, 1955.


Ce texte de Manfredo Tafuri est  fondamental ; Bernard Huet, qui préfaça le livre, note qu' à la différence des critiques et des historiens de l'architecture moderne qui n'ont guère réussi à éclairer la crise de l'architecture, Tafuri se propose d'en révéler l'origine mythique grâce aux instruments d'une critique "opérative". Pour armer cette critique il doit se placer d'un point de vue fondamentalement différent de celui utilisé par les historiens traditionnels qui opèrent dans le cadre problématique de l'Histoire de l'Art. 


Manfredo TAFURI


La Crise de l'Utopie : Le Corbusier à Alger
[Partie 1]

Chapitre extrait de :
Projet et Utopie, Architecture et développement capitaliste.

Editions Laterza, 1973


Avec une clairvoyance unique à son époque, Le Corbusier décrit les objectifs que doit se fixer le mouvement architectural progressiste en Europe : résorber la multiplicité, compenser l'improbable par le déterminisme du plan, concilier l'organique et le non organique en accentuant la dialectique de leurs rapports, démontrer que le niveau maximum de programmation de la production coïncide avec la plus grande « productivité de l'esprit ». Il est conscient que l'architecture moderne doit se battre sur un triple front. Car, si l'architecture est désormais synonyme d'organisation de la production, la distribution et la consommation sont, au même titre que la production, des facteurs déterminants du cycle. Pour Le Corbusier, le fait que l'architecte n'est pas un dessinateur d'objets mais un organisateur n'est pas un slogan, mais un impératif qui permet à l'activité intellectuelle de s'inscrire dans la civilisation machiniste. L'architecte se situant à l'avant-garde, anticipe cette civilisation, et en détermine les plans, même lorsqu'ils sont sectoriels. 

M. TAFURI : La Crise de l'Utopie : Le Corbusier à Alger [Partie 2]

James Rosenquist, F 111 [détail]

Le Pop art, l'Op art, les analyses sur l'imageability urbaine, l'esthétique prospective, concourent au même objectif : masquer les contradictions de la ville. Tafuri sera l'ennemi impitoyable des jeunes architectes Radicaux, cette prolifération de design underground, de design de « contestation » qui, (...) est élevé au rang d'institution, bénéficie de la propagande des organismes internationaux et est intégré dans les circuits d'élite. Il faut placer cette attaque virulente dans le contexte de l'époque où la Nuova Sinistra est particulièrement active, tout autant que la crise du logement, tandis que s'érigent encore des gigantesques bidonvilles dans la périphérie de Rome.


Manfredo TAFURI


La Crise de l'Utopie : Le Corbusier à Alger
[Partie 2]

Chapitre extrait de :
Projet et Utopie, Architecture et développement capitaliste.

Editions Laterza, 1973


La ville est donc considérée comme une superstructure, et l'art est désormais chargé d'en donner une image superstructurelle. Le Pop art, l'Op art, les analyses sur l'imageability urbaine, l'esthétique prospective, concourent au même objectif : masquer les contradictions de la ville contemporaine par leur résolution dans des images polyvalentes, par l'exaltation d'une complexité formelle qui, si on veut bien l'interpréter correctement, n'est rien d'autre que l'éclatement des dissidences irréductibles, incontrôlables par un plan capitaliste avancé. La récupération du concept 'art joue donc une fonction bien précise dans cette opération de couverture. 

Manfredo TAFURI : Dialectique de l'avant-garde


Lissitzky, Proun, 1919


Manfredo TAFURI *

Chapitre extrait de :
Progetto e Utopia. Architettura e Sviluppo capitalistico.
Projet et Utopie, Architecture et développement capitaliste.

Editions Laterza
1973

S'il y a un lieu précis où la défaite de la raison se manifeste de façon particulièrement évidente, c'est la Métropole, la Grosstadt. Aussi ces grandes concentrations tertiaires ont-elles constitué dans la pensée de Simmel, de Weber et de Walter Benjamin, un thème essentiel, qui a également influencé des architectes ou des théoriciens comme August Endell, Karl Scheffler ou Ludwig Hilberseimer [1].

La « perte » que prédisait Piranèse est devenue aujourd'hui une tragique réalité ; or l'expérience du « tragique », c'est par excellence l'expérience même de la Métropole. Obligatoirement confronté à cette expérience, l'intellectuel ne peut même plus adopter l'attitude blasée d'un Baudelaire. Ladislo Mittner parle très justement, à propos de Döblin, de la « mystique de la résistance passive » qui caractérise la protestation expressionniste, et il ajoute : « qui agit perd le monde, qui veut l'éteindre le perd aussi »[2].


W. BENJAMIN : Paris, capitale du 19e siècle













Walter BENJAMIN
Paris, capitale du 19e siècle
Extrait de In Das Passagen-Werk [Le livre des Passages]
1939

Introduction

L’histoire est comme Janus, elle a deux visages : qu’elle regarde le passé ou le présent, elle voit les mêmes choses.
Maxime Du Camp, Paris. VI, p. 315.

L’objet de ce livre est une illusion exprimée par Schopenhauer, dans cette formule que pour saisir l’essence de l’histoire il suffit de comparer Hérodote et la presse du matin. C’est là l’expression de la sensation de vertige caractéristique pour la conception que le siècle dernier se faisait de l’histoire. Elle correspond à un point de vue qui compose le cours du monde d’une série illimitée de faits figés sous forme de choses. Le résidu caractéristique de cette conception est ce qu’on a appelé « l’Histoire de la Civilisation », qui fait l’inventaire des formes de vie et des créations de l’humanité point par point.

艾未未 Ai Weiwei : Dissidence & Contradictions Architecturales

Stade olympique de Beijing : Herzog, de Meuron architectes / Ai Weiwei 


En guise d'avertissement, la base de ce texte a été écrit en 2008 à Beijing, durant les Jeux Olympiques et le martyr des plus pauvres habitants de Beijing, des innombrables jeunes ruraux devenus ouvriers du bâtiment pour bâtir la propagande architecturale du régime. Une tribune dont l'objet est de souligner les contradictions auxquelles sont confrontées les intellectuels chinois plus qu'une attaque contre le célèbre dissident chinois Ai Weiwei, quasi inconnu à l'époque. Il ne s'agit pas de le dénigrer mais d'apprécier son oeuvre, et notamment dans le domaine de l'architecture, à la juste mesure de son engagement – courageux – et de son implication dans des projets dont la moralité est plus que douteuse, en tout cas obscur à nos yeux.

艾未未,  Ai Weiwei, adulé par les médias mondiaux, élu personnalité de l'année 2011 par le quotidien Le Monde, le Times. Et pourtant, Ai Weiwei, avant d'être érigé en tant que symbole anti-totalitaire par le monde occidental, avant d'acquérir cette renommée internationale de dissident inflexible et intransigeant, était davantage considéré, en Chine, comme un artiste oeuvrant pour le capitalisme le plus cristallin, l'oligarchie et même pour les plus hautes autorités de l'Etat. La pensée critique de  Ai Weiwei comporte quelques zones ombrageuses, d'étonnantes contradictions qui ne s'inscrivent pas tout à fait dans la plus haute moralité intellectuelle qu'il exige et qu'il prône, et notamment dans le domaine de l'architecture ; activité qu'il exerce au sein de son agence Fake Design.