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Urbanisme des Dérogations





TOKYO 

« Le problème c’est la réglementation. Pour libérer l’offre il faut déréglementer, élever les coefficients d’occupation des sols et rétablir la continuité du bâti dans les zones denses (…) J’ai demandé que soit conduite une réflexion approfondie sur ce changement de philosophie de notre droit de l’urbanisme. »
Nicolas Sarkozy, président de la république | avril 2009 

Reprise du rapport de la commission Attali, la proposition de Nicolas Sarkozy, sonne comme un écho, pas si lointain, à celle du président Hollande, d'une « simplification » administrative, devant s'opérer dans les domaines de l'urbanisme et de l'architecture, par l'« adaptation » des « exigences réglementaires », afin de construire à moindre coût, et le plus rapidement possible. Reprenant à son compte l'argumentaire de son prédécesseur, inscrite dans la loi n° 2009-323 du 25 mars 2009, dont l'article 10 présente les assouplissements des règles de construction afin de permettre une hausse de la densité urbaine, François Hollande estime que les dérogations aux règles d'urbanisme doivent permettre de « créer les conditions pour optimiser l'utilisation des ressources foncières disponibles pour la construction de logements, quitte à autoriser des dérogations aux règles du PLU » [plan local d'urbanisme] :
  • Raccourcir les délais de procédure des grosses opérations, via la mise en place d’une procédure administrative unique et simplifiée pour affirmer l’intérêt général d’une opération devant les citoyens, et de mettre en compatibilité les documents d’urbanisme (PLU, SCT)
  • Lutter contre les recours malveillants et diviser par deux le délai de traitement des contentieux en matière d’urbanisme. Plusieurs pistes sont étudiées, notamment l’augmentation sensible du seuil maximal de l’amende pour recours abusif.
  • Favoriser la densité en zone tendue. Des mesures structurelles figureront dans le projet de loi « logement et urbanisme » en juin 2013.  


Adaptation est synonyme, ici, de dérogations aux lois nationales, aux règlements et aux plans d'urbanisme municipaux. Il s'agit bien, en l’occurrence, pour certains critiques, de la retranscription spatiale d'un des principes fondamentaux des théories libérales : l'intervention des pouvoirs publics doit être minimale, voire « modeste », et s'« adapter », sinon aux exigences mais aux « demandes » d'une planification conduite par le marché. Critiques faites déjà au milieu des années 1960, par la ''Gauche'' – socialistes compris – qui inventa alors le terme « urbanisme des dérogations », pour qualifier la politique du gouvernement gaulliste qui institua ces mêmes « arrangements » jugés par trop favorables à l'investissement privé et parfaitement anti-démocratiques. Les conséquences de ces « dérogations » seront à ce point désastreuses, que le ministre Albin Chalandon, signa le 17 mars 1972, une circulaire ministérielle, dite circulaire « anti-dérogation », explicite par son nom.
Alain Bublex | Paris

HABITAT SOCIAL | Existenz Minimum



Jean Nouvel | Nemausus | Nîmes

On vit en HLM les uns sur les autres
Les lits superposés, j'ai rien connu d'autre
On a la rage mais comment rester sage
On vis en marge, en gros on est tous barges
Souvent les huissiers à ta porte font éruption
Si tu payes pas ton loyer c'est l'expulsion [...]
Ta boite aux lettres est pleine de rappels et d'assignations
Ouais mec c'est ça notre vie
Groupe rap « 113 »
Les Princes de la Ville | 1999

Des architectes dont la renommée n'est guère suffisante pour leur ouvrir les tribunes des grands médias, constatent depuis plusieurs années maintenant, une tendance à une progressive diminution des surfaces habitables des logements neufs du parc social, que l'on peut associer aux revendications d'associations de locataires qui dressent chaque année, le bilan d'une augmentation jugée excessive, des loyers et des charges, notamment en cas de [éco]-rénovation d'immeubles HLM.

Guy Debord | La Société du Spectacle






Guy Debord

La Société du Spectacle |1973

Sous-Titrage : Esp | Eng | Ita | Por | Rus |Pol 


Le Comité des Mal-Logés




Le Comité des mal-logés créé en mars 1987, prend pour modèle les luttes pour le droit au logement engagées entre 1972 et 1973, par le Secours rouge et les militants de la Gauche prolétarienne : aides légales aux mal-logés, occupations illégales et autres activités placées sous le double signe de la solidarité sociale et de leur politisation. Guy Dardel, un des fondateurs de ce comité, avait d'ailleurs été un jeune militant de la Gauche prolétarienne ; puis fondateur du groupe Prolétaires pour le Communisme (PPLC), avant de créer le comité des mal-logés, avec d'autres militants de la mouvance « Autonome ». Le comité s'autodissout en 1994. Nous publions ici leur brochure datée de juillet 1991, intitulée : L'EXPERIENCE du CML


« Et aussi longtemps que subsistera le mode de production capitaliste, ce sera folie de vouloir résoudre isolément la question du logement ou tout autre question sociale concernant le sort de l'ouvrier. La solution résidé dans l'abolition de ce mode de production, dans l'appropriation par la classe ouvrière elle-même de tous les moyens de production et d'existence. »

Friedrich ENGELS |1872

ROHMER | Métamorphose du Paysage








Eric Rohmer 

Les Métamorphoses du paysage : l'ère industrielle | 1964

Les années 1960 sont pour Eric Rohmer des années de transition, entre les Cahiers du Cinéma et la réalisation cinématographique, marquées par une incursion à la télévision scolaire des années Malraux : il réalisera douze documentaires, dont le premier opus de la série: Métamorphoses du paysage, sur l’industrialisation du paysage français, catalogue de constructions industrielles photographiées en noir et blanc, sur lesquelles se pose une voix off volontiers plus poétique que didactique :
« Cette beauté est difficile. Difficile à découvrir, à admettre. Elle est paradoxale. Car il y a paradoxe à rechercher la beauté dans un monde qui lui tourne délibérément le dos. Un monde voué au chaos, à l’informe, au perpétuel changement, à l’inachevé. Un monde qui porte la marque, contrairement au monde champêtre ou urbain, moins de la joie créatrice de l’homme que de sa sueur et de sa peine ».

Gauche Prolétarienne | Luttes Urbaines


Occupation illégale | Secours rouge | 1972


Mai 68 n'est certainement pas « un coup de tonnerre dans un ciel serein », les événements de mai sont précédés d'une longue gestation : de la mobilisation contre la guerre d'Algérie, puis du Vietnam, des grandes grèves ouvrières, dont celle de l'usine Renault Flins en 1964 où les grévistes scandaient : « Nous voulons du temps pour vivre », ou bien encore des échos du combat du Black Panther Party et des expériences des Provos d'Amsterdam ; après l'onde de choc de mai 68, la contestation se distille au sein de la société, et aucun domaine n'est épargné par la critique. La conflictualité se diffuse en profondeur qui s’exprime de plus en plus souvent par le recours à l’illégalité : occupations, séquestrations, violences, sabotages, etc. Le Zeigeist est plus que favorable, selon des groupuscules d'étudiants, pour radicaliser les luttes, et les maoïstes de la Gauche prolétarienne estiment pouvoir emmener le Peuple vers la Révolution.


Guattari | Tokyo l'Orgeuilleuse





Félix Guattari

Tokyo l'orgeuilleuse
Hokoritakaki Tokyo*
janvier 1986


Des cubes lumineux au sommet des buildings [2]. Pour baliser le ciel,
interpeller les dieux ? Plus sûrement par orgueil, à la manière des tours
médiévales de Bologne.
Cette inimitable attention de votre interlocuteur japonais qui, tout
à coup, vous fait vous sentir digne de considération et vous induit à la
tentation mimétique — irrésistible quoique sans espoir — d’appréhender
l’autre sous l’angle d’une nouvelle douceur.


HONG KONG | Kowloon Walled City









HONG KONG
City of Darkness
Life in Kowloon Walled City

Greg Girard
Ian Lamblot


Hak Nam, "the City of Darkness", the old Walled City of Kowloon has come down. Many people in Hong Kong, both Chinese and foreign, for whom it was never more than a disgusting rumour, believed it went years ago. Not so. Almost to the end it retained its seedy magnificence. It had never looked more impudent, more desperate, more evil to some eyes, more weirdly beautiful to others.
For many years its limits were blurred by a dense under-growth of squatters' shacks that spread outward from it. As the first step towards clearing the whole site, these were swept away and replaced on two of the City's four sides by a dusty park where the landscaping is only now taking hold.