Pages

AIRBNB | Nouvel Acteur Social ?



http://insideairbnb.com/index.html


Pas de contrat, de feuilles de salaire,  ni d’avis d’imposition ?
Une seule solution pour louer :
AIRBNB !

AIRBNB se targue d’avoir inventé dans le domaine de la location meublée temporaire, l’économie du partage, l’économie collaborative ; ses détracteurs l’accusent au contraire d'aggraver le phénomène dans les grandes villes d’une offre de logements insuffisante tirant les loyers vers le haut : certains propriétaires préfèrent la très lucrative location temporaire aux touristes à la location de longue durée aux habitants.

DEBORD | La planète malade



  
Andreas Gursky | 99 cents |1999

Guy DEBORD
La Planète Malade
1971

La « pollution » est aujourd'hui à la mode, exactement de la même manière que la révolution : elle s'empare de toute la vie de la société, et elle est représentée illusoirement dans le spectacle. Elle est bavardage assommant dans une pléthore d'écrits et de discours erronés et mystificateurs, et elle prend tout le monde à la gorge dans les faits. Elle s'expose partout en tant qu'idéologie, et elle gagne du terrain en tant que processus réel.

Ces deux mouvements antagonistes, le stade suprême de la production marchande et le projet de sa négation totale, également riches de contradictions en eux-mêmes, grandissent ensemble. Ils sont les deux côtés par lesquels se manifeste un même moment historique longtemps attendu, et souvent prévu sous des figures partielles inadéquates : l'impossibilité de la continuation du fonctionnement du capitalisme.

BAUDRILLARD | La Mystique de l'Environnement


ASPEN 1970 from rosa b on Vimeo.


En France, l’« environnement » 
est une des retombées de mai 1968, 
plus précisément une retombée 
de l’échec de la Révolution de Mai...

Le programme des Conférences internationales de design à Aspen au Colorado, organisées chaque été depuis 1951, était un forum de discussion centré sur le design qui réunissait pendant quelques jours, les chefs de file du design américain ainsi que des industriels et des délégations étrangères. En 1970, le thème s’occupe de l'Environment by design, et Reyner Banham est en charge de l’organisation. Une délégation française [1] y est invitée conduite par le designer Roger Tallon, à laquelle participe Jean Baudrillard ; à qui la délégation lui confie le soin d’écrire un texte devant être prononcé à la clôture du forum. Rappelons que la guerre du Vietnam est à son apogée meurtrière, et que le forum est perturbé par les étudiants contestataires de la New Left. Jean Baudrillard [2] ira au-delà de leurs espérance et attente :

« Le groupe français invité à cette conférence a renoncé à présenter une contribution positive. Il a pensé que trop de choses essentielles n’ont pas été dites ici, quant au statut social et politique du design, quant à la fonction idéologique et à la mythologie de l’environnement. Dans ces conditions, toute participation ne pouvait que renforcer cette ambiguïté, et le silence complice qui règne sur cette conférence. Le groupe a donc préféré présenter un texte de mise au point.


PIALAT | BANLIEUE 1960




COURT METRAGE DE MAURICE PIALAT par mijosorbier

« La grande banlieue est la terre élue du p’tit pavillon. C’est la folie des p’titesses : ma p’tite maison, mon p’tit jardin, un bon p’tit boulot, une bonne p’tite vie bien tranquille »


L’amour existe,

Documentaire de Maurice Pialat

1960
Durée : 20 minutes.

Textes du documentaire, [extraits...].

« Longtemps j’ai habité la banlieue. Mon premier souvenir est un souvenir de banlieue. Aux confins de ma mémoire, un train de banlieue passe, comme dans un film. La mémoire et les films se remplissent d’objets qu’on ne pourra plus jamais appréhender.

Longuement j’ai habité ce quartier de Courbevoie. Les bombes démolirent les vieilles maisons, mais l’église épargnée fut ainsi dégagée. Je troque une victime contre ces pierres consacrées ; c’était un camarade d’école ; nous chantions dans la classe proche : « Mourir pour la patrie », « Un jour de gloire vaut cent ans de vie ».



BOUCQ | Paquebot-hlm




Tous les dessins de l’excellentissime BOUCQ ici :
http://boucq.blog.lemonde.fr/



CUBA | Villes et Révolution


Cuba, La Havane, image du film Soy Cuba de Mikhail Kalatozov

Les grandes villes n'aiment pas la Révolution, quelque soit leur nature, et les révolutionnaires apprendront à s'en méfier ; ainsi le Parti Communiste Chinois persécuté dans les villes, s'exilera en 1928 dans les campagnes les plus reculées, Ho Chi Minh opéra la même stratégie, face à la terrible répression à Hanoï et Saigon, faite par la police militaire française, et par la suite, l'armée nord-vietnamienne essuya une grave défaite lors de l'offensive du têt contre les villes ;  les combattants algériens du Front de Libération National, décimés par les mêmes tortionnaires militaires français, abandonnaient Alger, en 1957. Les zones rurales, de montagne et de jungle – d'accès et de contrôle difficiles, par leur étendue, au contraire de l'espace limité des centres urbains – constituaient des lieux de retraite et des refuges efficaces, puis les meilleurs sanctuaires pour les révolutionnaires, mais également un prodigieux réservoir de militants, et notamment de paysans pauvres. 

Les révolutionnaires cubains ne prendront guère exemple sur ces expériences : la stratégie politico-militaire initiale décidée par les dirigeants de la Direction nationale du mouvement du 26 juillet – le M-26 -, présidée par Fidel Castro, pour mener à bien la révolution à Cuba, était de s'appuyer sur une insurrection urbaine générale, un « coup de force » initié par les milices urbaines du M-26 de Santiago de Cuba et de La Havane, devant s'étendre,  par un effet de Domino irréversible,  à toutes les villes du pays, entraînant spontanément le peuple urbain dans leur révolution, rappelons-le, non-socialiste, anti-dictatoriale et exigeant une véritable démocratie.

Walter BENJAMIN | Haussmann ou les barricades



Haussmann cherche à les [combats de barricades] prévenir de deux façons. La largeur des rues en rendra la construction impossible et de nouvelles voies relieront en ligne droite les casernes aux quartiers ouvriers. Les contemporains ont baptisé son entreprise : « l’embellissement stratégique ».

WALTER BENJAMIN


E. Haussmann ou les barricades

I

J’ai le culte du Beau, du Bien, des grandes choses,
De la belle nature inspirant le grand art,
Qu’il enchante l’oreille ou charme le regard ;
J’ai l’amour du printemps en fleurs : femmes et roses !
Baron Haussmann, Confession d’un lion devenu vieux.

L’activité de Haussmann s’incorpore à l’impérialisme napoléonien, qui favorise le capitalisme de la finance. A Paris la spéculation est à son apogée. Les expropriations de Haussmann suscitent une spéculation qui frise l’escroquerie. Les sentences de la Cour de cassation qu’inspire l’opposition bourgeoise et orléaniste, augmentent les risques financiers de l’haussmannisation. Haussmann essaie de donner un appui solide à sa dictature en plaçant Paris sous un régime d’exception. En 1864 il donne carrière à sa haine contre la population instable des grandes villes dans un discours à la Chambre. Cette population va constamment en augmentant du fait de ses entreprises. La hausse des loyers chasse le prolétariat dans les faubourgs. 

CHINE | La Commune de Shanghai



La Commune de Shanghai 
et la Commune de Paris

Hongsheng Jiang
La Fabrique septembre 2014

Il y a 50 ans en Chine, la Révolution Culturelle
Une révolution dans la révolution
Le 21 mai 2016, 18 heures, 
Conférence-débat avec Hongsheng Jiang
professeur à l'université de Pékin, au local de l'ACTIT, 
54 rue d'Hauteville à Paris (Métro Chateau d'eau ou 
Bonne Nouvelle).


INTRODUCTION

En 1871, pendant la guerre franco-prussienne, les travailleurs parisiens se révoltèrent contre le gouvernement bourgeois et formèrent la Commune de Paris. Pour les marxistes classiques, c’était le premier gouvernement des travailleurs, un modèle exemplaire, quoique embryonnaire, de dictature du prolétariat. Pour Marx, le principe de la Commune de Paris était que « la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre possession de la machine d’État toute prête, et de la faire fonctionner pour son propre compte ». Après la défaite de la Commune, cette interprétation se propagea dans le monde entier et en particulier en Chine.

Eloge de la Révolte



 Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

Post de 2012, remonté ici, actualité invite, 
concernant :

Le Campement illégal 
de la Puerta del Sol 
récompensé par un Prix 

Le Prix européen de l'espace public urbain est une initiative du Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) et de grandes institutions européennes qui, tous les deux ans, récompense une opération de réhabilitation d'espace public ; le seul Prix, en Europe, dont l'ambition est de reconnaître et de promouvoir le caractère public des espaces urbains (accès libre et universel) et leur capacité de cohésion sociale. Les réalisations primées sont, selon les organisateurs, des interventions "chirurgicales" en milieu urbain, ayant fortement "améliorées les conditions de vie des citoyens" ; et le Prix exalte l'architecture à vocation sociale plutôt que des interventions spectaculaires ou esthétisantes.

En 2012, le jury a attribué un Prix spécial au campement des "indignés" de la Puerta del Sol à Madrid, érigé lors des évènements de mai 2011, qui se composait de constructions éphémères et légères faites de cordes, câbles, toiles tendues au hasard, de matériaux de récupération, de tentes : des structures ingénieuses construites illégalement - mais n'infligeant aucun dommage au sol et aux bâtiments - devant abriter de la pluie et du soleil, les besoins logistiques tels que les services de santé, les espaces d'intérêt collectif, les représentations des organisations, les cantines populaires, le centre de presse, etc : une véritable ruche. Le mot d'ordre des manifestants fit le tour du monde : Toma la Plaza [Prends la Place]. [1]

Acampada en la Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

FRANCE | EUROPA CITY




Europa City | BIG Architectes | 2012

Republication de ce post car débutera le 17 mars 2016 jusqu'au 30 juin, un débat public concernant le monstre Europa City, organisé par le promoteur (groupe Auchan) et la Commission nationale du débat public.

La compétition internationale entre les villes-états, impose à présent des nouveaux lieux de consommation, de plaisirs, de loisirs, de culture et d'oisiveté, non plus disséminés ou éparpillés dans la ville, mais agglomérés intimement et concentrés dans un même espace, pratiquement, sous un même "toit". Le gigantisme qui caractérise ces nouveaux complexes ludico-commerciaux en font des monuments touristiques à vocation internationale : parmi les plus remarquables, The Dubaï Mall dispose de 836.000 m² d'activités sur une aire de 1.200.000 m², le West Edmonton Mall au Canada s'étend sur 500.000 m², le New South China Mall aligne 660.000 m² d'un seul tenant [d'ailleurs quasi abandonné], concurrencé par l'ouverture prochaine de l'American Dream, Meadowlands près de New York, d'une surface de 700.000 m². En France, le plus imposant centre commercial, l'affreuse Belle-Epine en région parisienne, propose seulement, et sans autres attractions-distractions pour le chaland outre un multiplex, 140.900 m² de surfaces commerciales, banales, sans caractère, ni originalité. 


ZANZIBAR Socialiste




ZANZIBAR

ARCHITECTURE 
URBANISME 

SOCIALISTES

[1964 - 1984]


Peu après la révolution de 1964,  en Zanzibar socialiste, Abeid Karume, le dirigeant du Conseil révolutionnaire Zanzibari,  déclarait :

« une personne qui vit dans une hutte branlante plutôt que dans un appartement moderne ne peut véritablement être dite libre ».

Loger le Peuple dignement : pour y parvenir, le premier Conseil révolutionnaire de la République de Zanzibar reprend les mesures  - adéquates - déjà instaurées auparavant en d'autres terres socialistes : réquisition, confiscation des biens immobiliers appartenant à de riches propriétaires, aux opposants, puis nationalisation et redistribution des biens et partage équitable des terres, création de coopératives agricoles, et, construction de logements, avec comme objectif, d'édifier la ville nouvelle socialiste, et au-delà, l'Homme nouveau. Ainsi, le vaste bidonville Ng'ambo, « l'Autre côté » - sordide héritage du colonialisme britannique -, qui encerclait les quartiers huppés, Stone Town, de la capitale, Zanzibar City, devait, à terme, être complètement éradiqué afin d'y bâtir la ville moderne. Pour mener à bien cette tâche gigantesque, titanesque même, Karume invita architectes, urbanistes Est-allemands, spécialistes renommés de l'architecture sociale, héritiers du Bauhaus. 


Lucia KATZ | Les asiles de nuit 1871-1914




« Au chemin du vice et du crime
Le malheureux n’est plus conduit,
Puisqu’on le reçoit en victime
À l’Hospitalité de nuit. »
(Jean de Lorr)


L’Avènement du sans-abri
Les asiles de nuit, 1871-1914
Lucia KATZ


Editions LIBERTALIA
2015

Les victimes de la rue font partie des sujets qui, depuis près de cent cinquante ans, reviennent chaque hiver, suscitant tout autant l’effroi que la compassion, l’incompréhension et l’indignation. Ce livre raconte l’avènement, au XIXe siècle, d’une nouvelle catégorie de pauvres : les « sans-abri », incarnée dans un dispositif spécifique, celui des asiles de nuit.

Lucia Katz reconstitue ce réseau d’assistance et nous introduit en son sein. C’est toute l’expérience sensible de l’asile qui est ici restituée : la file d’attente devant le refuge, l’ouverture des portes et l’inscription au registre, les étuves de désinfection, les dortoirs, le règlement à respecter sous peine d’exclusion, l’encadrement, le réveil. Elle insiste sur les nombreux débats qui parcoururent les réseaux de l’assistance et de la philanthropie : fallait-il donner à manger ? mettre au travail ? Quelle fonction donner à ces hébergements : un soulagement temporaire ou une aide à la réinsertion ? S’agissait-il de servir les pauvres ou de les contrôler ? écarter la misère ou la révolution ?

Ce travail retrace et éclaire la genèse de nos centres d’hébergement d’urgence. Il décrypte les ambiguïtés des institutions philanthropiques et déconstruit l’idéal de cohésion et de « synthèse sociale » qui marque les débuts de la IIIe République.
Un débat toujours d’actualité.

Corée du Sud | SONG DO | Ville Ubiquitaire



ARTIFICIALITÉS FUTURES

SONGDO : 

VILLE INTELLIGENTE DU FUTUR OU CAUCHEMAR ORWELLIEN ?


Via: ECHORADAR
(Hors illustrations - Photos)
Septembre 2015


Comme Brasilia en son temps, la ville de Song Do en Corée du Sud est une création ex nihilo. Pour autant, les raisons et, à plus forte raison, les principes qui conduisent à son développement sont radicalement différents. Portée par le concept du « Zéro émission de carbone » (« Zéro CO² »), sa conception s’appuie fortement sur les systèmes d’information avec une prépondérance marquée pour les équipements et les objets connectés.

Peut-on dès lors considérer Song Do comme une ville-pilote qui viendrait dessiner l’avenir urbain des grandes métropoles du futur, écologiques, (ultra) connectées mais aussi plus intrusives, sans âme et renforçant un peu plus encore l’individualisation de ses habitants ?