Les
ouvrages concernant l'urbanisme insurrectionnel, révolutionnaire
sont rarissimes. Est aujourd'hui préférée la sacro-sainte question
du Pourquoi,
au détriment du Comment,
question abandonnée à la science militaire-policière. L'ouvrage
de Chris Ealham est donc bienvenu (remercions au passage l'éditeur !), par le thème abordé, « les
aspects socio-temporels, symboliques, pratiques et spatiaux de
l’urbanisme révolutionnaire à Barcelone » et une analyse
remarquable.
Passons sur ses références au Droit
à la ville
d'Henri Lefevbre, l'étude est objective car sans complaisance
aucune, mais malheureusement bien trop courte, une centaine de pages
seulement pour un aussi vaste sujet d'étude, concernant « la
plus grande ville industrielle d'Espagne qui a connu plus de combats
de barricades que n'importe quelle autre ville du monde » comme
l'évoquait Engels dans Les
Bakouninistes en action (1873). Cette culture de l'organisation
insurrectionnelle de l'espace urbain,
cet héritage transmis de génération en génération de luttes
ouvrière et anarchiste, cette « mémoire sociale »
servira les insurgés de juillet 1936, juge ainsi Chris Ealham. Ces vaillantes et victorieuses barricades, ces comités de quartier, entre autres, seront, pouvons-nous ajouter, les derniers sérieux obstacles érigés à Barcelone contre le fanatisme du capitalisme, et le terrorisme d'Etat.
Pages
▼
Bornes Urbaines Anti-Echec & Urbanautes
sont
non seulement des menteurs,
mais
comme vous dites des négationnistes. »
Paul
Virilio | 1997
L'architecture
de survie
en milieux urbains hostiles
À
l'orée des années 1990 est inventé un nouveau domaine particulier
de l'architecture humanitaire, inconnu
auparavant : l'architecture de survie en milieux urbains
hostiles destinée aux sans-abris, qui se caractérise par une réduction drastique des
échelles d'intervention, de temps et de coût. Des démarches isolées ou de concepteurs regroupés
au sein d'associations, s'inspirent tout à la fois des pratiques
ingénieuses observées dans la rue, et des propositions faites par
les architectes italien, anglais et autrichien du mouvement
« radical » qui, pour d'autres raisons, détournaient de
leur fonction initiale les technologies de la Nasa, combinaisons
spatiales, capsules Appolo, véhicules et autres équipements conçus
pour la survie et l'autonomie de l'homme dans l'environnement spatial. Ainsi de nouveaux « objets » architecturés apparurent dépassant le stade des traditionnels abris auto-construits : l'habitacle, balise, living capsule et kit de survie, les niches mobile ou nomade, les combinaisons de protection individuelle, body capsules, habit-acles et habits-abris, les ready-made refuges, les maisons-valises, les Houseless pour Homeless, etc.
ANTTI LOVAG : Architecte Anti-conformiste
Il fut un des architectes français des plus talentueux : Antti Lovag nous a quitté ce samedi 27 septembre 2014.
L’architecture ne m’intéresse pas. C’est l’homme, l’espace humain, qui m’intéressent ; créer une enveloppe autour des besoins de l’homme. Je travaille comme un tailleur, je fais des enveloppes sur mesure. Des enveloppes déformables à volonté.
Antti Lovag
Antti Lovag, architecte-habitologue, personnage discret au contraire de ces maisons bulles, n'est pas un contestataire politique, ni même un polémiqueur, et seule son oeuvre présente un anti-conformisme architectural radical. Une radicalité qui s'est exprimée quasi exclusivement au service de riches mécènes avec une production centrée principalement sur l’habitat [1], Antti Lovag garde l’image d’un habitologue à la clientèle aisée voire richissime, dont notamment Pierre Cardin, propriétaire d'un magnifique palais-bulle.
Mais cette clientèle ne doit pas occulter le fait que les techniques de construction imaginées peuvent être à la portée d'un simple particulier pas forcément fortuné. C'est ainsi que Joêl Unal, avec des moyens financiers limités, sur la base des principes constructifs lovagiens et du même style architectural, s'appliqua à auto-construire sa demeure.
Mais cette clientèle ne doit pas occulter le fait que les techniques de construction imaginées peuvent être à la portée d'un simple particulier pas forcément fortuné. C'est ainsi que Joêl Unal, avec des moyens financiers limités, sur la base des principes constructifs lovagiens et du même style architectural, s'appliqua à auto-construire sa demeure.
Workshop MONU-MENTAL | Mur des Fédérés
A l'invitation d'une université d'été, notre Labo a organisé la thématique "Architecture+Psychiatrie, Vol au-dessus d'un nid de coucou",
et animé le Workshop MONU-MENTAL, né de la rencontre entre étudiants en architecture et jeunes diplômés en psychiatrie. Une dizaine d'équipes mixtes a planché sur notre concours d'idées concernant la mise en valeur du site du Mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Une poignée de jours - et surtout de nuits - pour réfléchir, discuter, élaborer et illustrer leurs idées : c'est peu, et il convient donc d'être très indulgent pour le niveau de détail, la qualité des prestations, et le peu de textes, qui correspondent à ce que l'on appelle une esquisse. Réaliste, utopique, joyeuse, ironique et sombre, leurs "idées" sont, avant tout, un grand Hommage aux Fédéré-e-s inconnu-e-s, et de belles critiques quant au sort que les gouvernements successifs leur réserve.
Quand de Bonnes Bombes Tombent sur des Méchants
Quand de Bonnes Bombes Tombent sur des Méchants
« Les
deux chapitres qui suivent : Quand de bonnes bombes tombent sur des
méchants
et Plus de femmes, plus d’enfants, plus vite, traitent de
l’utilisation
de
la force aérienne conventionnelle à l’encontre des populations
civiles.
Coïncidence
: alors que je terminais ces pages, dans le golfe Persique, des
pilotes
se préparaient à des missions qui devaient assombrir encore la
malheureuse
histoire des non-combattants victimes d’attaques aériennes.
»
Joe
Sacco
*
Initialement
parue dans le recueil Journal d’un défaitiste – 2004
Via :
Esprit 68.org
Necessitas Non Habet Legem
« Cette indifférenciation se matérialise dans la vidéosurveillance des rues de nos villes. Ce dispositif a connu le même destin que les empreintes digitales : conçu pour les prisons, il a été progressivement étendu aux lieux publics.
Or
un espace vidéosurveillé n’est plus une agora, il n’a plus
aucun caractère public ;
c’est une zone grise entre le public et le privé, la prison et le
forum. »
Une
citoyenneté réduite à des données biométriques
Comment l’obsession sécuritaire fait muter la démocratie
Giorgio
Agamben
janvier
2014
L’article
20 de la loi de programmation militaire, promulguée le 19 décembre,
autorise une surveillance généralisée des données numériques, au
point que l’on parle de « Patriot Act à la française ».
Erigé en priorité absolue, l’impératif de sécurité change
souvent de prétexte (subversion politique, « terrorisme »)
mais conserve sa visée : gouverner les populations. Pour
comprendre son origine et tenter de le déjouer, il faut remonter au
XVIIIe siècle…
Slumming INDIA
Gita dewan Verma est une architecte urbaniste Indienne, auteure d'un livre magistral intitulé Slumming India, paru en 2003, faisant encore aujourd'hui référence (réédité en 2012) et toujours pas disponible en français (il n'est hélas pas le seul dans le domaine de l'urbanisme politique). Ce pamphlet politique, dans la veine des textes d'Arundhati Roy, est une tribune salutaire, une critique dévastatrice contre la "nouvelle classe" dirigeante mais aussi contre le programme urbain-politique de la World bank, et des ONG associées, qui entérine l'existence même du bidonville comme une réalité éternelle, et met un terme à une quelconque politique plus ambitieuse, plus humaine. Le vrai problème considère Gita, n'est pas la misère urbaine omniprésente qui nous choque, mais bien la faillite morale et intellectuelle qui la fabrique....
Urbanisme Colonial à Pointe-à-Pitre | 1848 – 1967
Denise Colomb | Guadeloupe | 1958
« Elle
a germé, la ville, d’un magma de misère et d’un maigre
cadastre, d’une eau trouble, d’une aurore cassée. Ce n’était
qu’un comptoir, qu’une maison de passe, qu’un enclos, qu’un
caillot, qu’une dissidence, qu’une blessure ouverte de
l’histoire. »
Ernest
Pépin | 2007
L'urbanisme
colonial, après l'abolition de l'esclavage en 1848 en France, adopte
bien des configurations en fonction des particularités économiques
du pays colonisé, de la nature « bonne » ou « méchante »
des colonisés, du climat et des caprices des éléments naturels, de
la géographie, de l'héritage urbain et architectural, autochtone
pré-colonial ou importé, et de la vocation de la ville –
militaire, commerçante, industrieuse, administrative, agricole -
assignée par l'administration.
Mais
la colonisation est par définition une domination spatiale, qui se
décline en plusieurs échelles, du grand territoire à l'espace
urbain des villes que le pouvoir colonial organise, réglemente et
contrôle, selon deux grands principes : un principe discriminatoire,
et social et racial, associé au principe répressif, principes
atténués mais aussi fonctionnels dans les villes post-coloniales de
l'Union française de l'après seconde guerre mondiale. Aimé
Césaire, longtemps maire de Fort-de-France en Martinique déclarait
ainsi : « Nous avons reçu les premiers CRS avant de voir la
première application de la Sécurité Sociale.»
Pointe-à-Pitre | Mé 67
Mai
67 à Pointe-à-Pitre : des gendarmes mobiles ouvrent le feu
sur un rassemblement d'ouvriers du bâtiment en grève, puis,
pendant trois jours la ville connaît une guérilla urbaine faisant
entre 10 et 100 victimes civiles, incroyablement leur nombre reste
inconnu, ou détenu dans les archives de la police. Pour évoquer
cette tragédie, nous publions un très beau texte romancé du poète
Ernest Pépin, Manman lagrev baré mwen
Mai 67 raconté aux jeunes,
suivi d'un entretien de Jean-Pierre
Sainton, jeune témoin alors des événements.
Manman
lagrev baré mwen
Mai
67 raconté aux jeunes
Ernest
Pépin | 2007
via
Potomitan
Jeune
homme! Viens m’aider à mettre de l’ordre dans mes papiers!
La
voix de mon grand-père sonna comme un coup de clairon. Je ne pus
m’empêcher de réprimer un mouvement de mauvaise humeur. J’avais
mes affaires à faire et je sentais que cette voix là n’aurait
toléré aucune discussion ni aucune dérobade. Il me fallait
m’exécuter. Depuis qu’il est à la retraite, grand-père
n’arrête pas de remuer de vieux papiers, des souvenirs, comme si,
pour lui, l’heure était venue de passer en revue les grands
moments de sa vie. Rien d’extraordinaire à mes yeux. C’était un
Guadeloupéen comme les autres. Il portait bien ses 70 ans avec le
corps de quelqu’un qui n’avait jamais couru devant le travail et
qui savait ce qu’il voulait sur cette terre où nous ne faisons que
passer. On pouvait lire sur son visage une certaine fierté d’avoir
honoré son contrat avec sa famille, son pays et lui-même.
N’avait-il pas, né au plus bas de la misère, réussi à élever
dignement ses deux enfants, à construire une belle villa entourée
d’un superbe verger, à aimer sa femme Anadine d’un amour solide
qui se passait de grandes démonstrations mais qui coulait en eux
comme l’eau d’une rivière. Parfois, je le voyais s’envoler
dans de longues méditations ponctuées de gros soupirs. Je devinais
alors qu’il revivait un mauvais moment, une passe difficile dans
laquelle certains hommes se perdent.
Le MUR des Fédérés
C’est
un vaste charnier, une grande fosse commune,
une large tranchée où sont ensevelis dans
leur
linceul de chaux plusieurs centaines de corps de révolutionnaires
communards, que foule le visiteur devant
le Mur des Fédérés qui se dresse au cimetière parisien
du Père Lachaise. Peu de visiteur connaisse la macabre
existence souterraine de ce parvis, peut-être un des
seuls au monde de ce genre, où nul signe ou message informe
le visiteur qu’il marche, piétine les restes humains
des
vaincu-e-s de la première grande révolution ouvrière mondiale
: la Commune de Paris de 1871.
C’est
une révolution sans véritable monument, dans
le sens d’Aloïs Riegl (1903) d’« une oeuvre créée de
la main de l’homme et édifiée dans le but précis de conserver
toujours présent et vivant dans la conscience des
générations futures le souvenir de telle action ou de
telle destinée (ou des combinaisons de l’une ou de l’autre).»
; ou selon la définition du dictionnaire de l’Académie
française de 1814 d’une «marque publique destinée
à transmettre à la postérité la mémoire de quelque
personne illustre ou de quelque action célèbre.»
L'Autre Zoo de Vincennes
La prison animale - le parc zoologique - du bois de Vincennes est à nouveau ouverte au public, qui peut, nous assure-t-on, apprécier l'"environnement naturel" des détenus reconstitué le plus fidèlement possible ; non loin de là, et du centre de rétention administrative, le public pourra apercevoir un autre "zoo", la "zone" où se concentrent les cabanes et tentes de sans abri, victimes, eux, de l'"environnement économique". Le photo-journaliste Stéphane Remael les a rencontré.
Stéphane REMAEL
Les Favelas de Vincennes
2014 Sony World Photography Awards
Ludovic
Maillard [France] | Boulevard
Périphérique | Porte
de la Chapelle
Nicolas Reusens [Espagne] | Costa Rica
Claude DITYVON
Bidonville de la Courneuve | 1966 - 67
Mai 68
CLAUDE DITYVON
[1941 - 2008 ]
« J'avais envie d'évasion, de terrains d'aventure : le bidonville de la Courneuve me permit de rencontrer un montreur d'ours et sa famille. Autour des pneus abandonnés qui flambaient, des gosses hirsutes, sauvages ricanaient de moi. Au delà des baraquements construits à la va-vite se dessinaient de longues chaînes d'immeubles HLM. En échange de quelques vêtements, je fus admis sur leur territoire. Mes premières images furent intenses, sans misérabilisme. Cette expérience m'apprit beaucoup. Sans le savoir je traçais déjà et définissais une écriture visuelle. Je m'inventais un regard. »
SONACOTRA | l'APARTHEID en France
Carte postale propagande Sonacotra | 1970s
SONACOTRA
l'APARTHEID en France
LUTTE des FOYERS [1974 - 1980]
Prétendre
qu'il existe des populations aux caractéristiques telles qu'il est
nécessaire de construire pour elles des logements spécifiques c'est
poser que ces caractéristiques sont données et qu'elles isolent et
distinguent définitivement ces catégories du reste de la
population. […]
Ainsi
le thème d'une « nature » particulière supposée
rejoint les thèmes principaux de l'idéologie raciste.
Mireille
GINESY-GALANO | 1984
Banalisée par le temps, acceptée de fait par les partis politiques, les
syndicats et la société française, un quasi consensus normait la mise à l'écart du prolétariat immigré célibataire – une
spécificité française, le foyer d'immigrés-isolés n'existe dans aucun pays européen
proche de la France [1]. Il était normal que les immigrés
vivent là. La longue lutte des résidents des foyers-hôtels
Sonacotra débute en 1974 pour se terminer en 1980. Au plus fort de
la lutte, 130 foyers se déclarent en « grève », soit
30.000 résidents immigrés exigeant des conditions de vie plus
décentes et plus dignes humainement.
La
première grande lutte d'ampleur en France de grève des loyers –
et la dernière -, d'une étonnante longévité, ayant réussi le
double pari improbable de solidariser 27 nationalités qui auparavant
au mieux s'ignoraient, au pire s'opposaient, et dans le même
mouvement, de fédérer nombre de foyers-hôtels. Monique HERVO
considérait que cette lutte était à l'avant-garde, « très
en avant par rapport aux luttes urbaines françaises. » Mais
cette lutte fut aussi celle des associations citoyennes, pour la
défense des immigrés, souvent créées depuis peu, interpellées
et réactives : un élan de générosité, de dévouement de leurs militants
anonymes qui soutenaient solidairement et bénévolement les grévistes en leur offrant leur temps et leurs
compétences (avocats, juristes, magistrats, médecins, cinéastes,
artistes et architectes). Elle fût celle des organisations
politiques de l'extrême gauche, qui ont initiées le mouvement et
apportées un soutien sans faille. Il s'agit de la première
grande mobilisation politique anti-raciste franco-immigrée.
Une
lutte qui a au final été une défaite, mais qui a remis en question
le programme résidentiel néo-colonialiste, ségrégatif dit-on
aujourd'hui, de la Sonacotra, de l'Etat, l'institutionnalisation de
la séparation forcée, la mise à l'écart de la vie sociale des
travailleurs immigrés célibataires.
Abdelmalek SAYAD | Le foyer des sans-famille
Photo | Claude DITYVON
Abdelmalek
SAYAD
Le
foyer des sans-famille*
Actes
de la recherche en sciences sociales.
1980
S'il
est vrai que la raison essentielle de l'émigration réside dans la
recherche du travail et que c'est aussi le travail qui peut, seul,
justifier la présence de l'immigré, ce dernier se trouve dans une
situation différente de celle de l'ouvrier indigène. Alors que
celui qui est né dans le pays, est censé y avoir une résidence,
l'immigré, venu d'un autre pays, demande à être logé
immédiatement, dès son arrivée ou tout du moins dès son embauche.
Travail
et logement, liés dans une relation de mutuelle dépendance,
constituent, pourrait-on dire, les deux éléments qui définissent
le statut de l'immigré : l'immigré n'a d'«existence» (officielle)
que dans la mesure où il a un logement et un employeur ; pour
pouvoir se loger et, plus largement, séjourner en France, il faut
travailler et pour pouvoir travailler, il faut être logé
(c'est-à-dire autorisé à séjourner en France) (1).
FRANCE | BIDONVILLES
Le passage de la “brigade Z” variait selon les périodes. Les équipes, composées de trois à huit policiers munis de masses ou d’arrache-clous parcouraient toute la journée les ruelles en quête d’une construction à détruire. Face à ces abus de pouvoir, les habitants ne pouvaient rien opposer. Les sanctions étaient d’une sévérité graduelle : menaces ou démolition, vieilles planches, vieux volets, tôles confisqués, sacs de ciments éventrés, embryons de jardin saccagés.
En
1965, l’université de Nanterre fut construite sur un
terrain jouxtant les bidonvilles. La proximité de ces deux éléments
constituait un mélange explosif. Plusieurs étudiants n’hésitèrent
pas à tenter de faire entrer les enfants ou adolescents du
bidonville au restaurant universitaire, obligeant la police à
intervenir pour chasser ces jeunes venus manger gratuitement.
Yvan GASTAUT
Les
bidonvilles, lieux d’exclusion et de marginalité en France durant
les trente glorieuses
Cahiers
de la Méditerranée, 69 | 2004
Nota Bene : hors illustrations
La
marginalité dans les villes méditerranéennes au vingtième siècle
s’est développée dans des lieux spécifiques : en matière de
logement, les bidonvilles en ont été la forme la plus répandue.
Fléau constaté dans le Maghreb colonial autant qu’en métropole,
ce phénomène a mis en scène une exclusion sociale et parfois
ethnique qui offre à l’historien un bon terrain d’étude des
processus de discrimination. Les déséquilibres engendrés par une
urbanisation mal contrôlée ont provoqué ces excroissances,
véritables poches de marginalité que les pouvoirs publics ont bien
mal maîtrisé.
FRANCE | Le Logement des Travailleurs Immigrés
ESPACES
& SOCIÉTÉS
Revue
critique internationale de l'aménagement de l'architecture et de
l'urbanisation
n°
4 | 1971
PARIS | Luttes Urbaines au 19e Siècle
Il faut comprendre que les politiques urbaines, que les formes urbaines, sont entrées à cette époque dans les stratégies globales de domination de la classe ouvrière. La ville a été utilisée elle aussi comme un instrument du familialisme. Dans la mesure où les équipements urbains sont devenus à cette époque, individuels, ils ont tendu à renforcer la sphère de la vie privée au détriment de toute vie collective.
Interview
de Alain Cottereau
par
Jöelle Jonathan
Septembre
1976
Jöelle
Jonathan : Comment et dans quel champ se sont déployées les
luttes urbaines dans la seconde moitié du 19e siècle ?
Alain
Cottereau : Si l'on prend la notion de lutte urbaine dans un
sens très large, la lutte urbaine, c'est la Commune : c'est le
moment privilégié et unique où la classe ouvrière parisienne
s'est réappropriée la ville...
BOLO BOLO
" On pourrait nommer cet ensemble d'idées une PRAGMATOPIE, un agenda, une shopping list de l'alternative du capital. Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, ce ne sont pas de grandes discussions idéologiques sur l'égalité, la socialisation des moyens de production, la question du pouvoir, la propriété, etc. Mais une espèce de tableau de la répartition des tâches ménagères planétaires, un peu à l'image de ceux sur lesquels fonctionnaient les belles communautés des années 70 (ou en tout cas celles dont je faisais partie)."
BOLO-BOLO
PM
1983
"S'évader du capital est vital pour Nous" écrivait Tony Negri. Cet idéal de Vivre en dehors mais à côté du système, au sein de communautés anti-capitalistes, qu'elles soient éco-autonome, anarchiste, libertaire, éphémère, pré-révolutionnaire, ou néo-hippie, domine aujourd'hui largement la pensée subversive de ceux et celles, impatient-e-s, qui refusent d'attendre un hypothétique "Grand Soir", déplorent "l'urgence impossible de la Révolution" et prônent, au-delà des modèles, un "changement" immédiat : il s'agit, selon Holloway, de Change the World Without Taking Power, de se maintenir à distance de l'appareil d'Etat, plutôt que de l'affronter directement.