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Allemagne | UTOPIES POLITIQUES en MAQUETTES HO






Die Linke | Maquette Politique 2013 | Miniatur Wonderland 


En 2009, année des élections législatives, le musée Miniatur Wonderland à Hambourg, exposant le plus grand réseau de train miniature au monde, avait invité les six grands partis politiques de l'Allemagne à conceptualiser leur programme politique par une maquette miniature de 1m². En 2013, Miniatur Wonderland a renouvelé cette expérience, et selon les directives précises de leurs représentants, et en travaillant en étroite collaboration, les maquettistes ont concrétisé, modélisé à l'échelle HO, toujours sur 1 m², leurs visions utopiques d'un futur souhaitable pour une Allemagne parfaite.  Frederick Braun, co-fondateur de Miniatur Wonderland justifie ainsi cette expérience peu commune : “ En ces temps d'apathie politique, je voulais que nos visiteurs aient un aperçu divertissant et complètement différent des programmes électoraux des partis politiques." Les modèles sont exposés en ce moment même, jusqu'au 22 septembre, et les visiteurs ont la possibilité de voter.

Les architectes pourront apprécier et constater avec effarement des visions utopiques proposant toujours et encore une architecture folklorique historique faisant du passé un environnement urbain le plus souhaitable possible (y compris pour les Verts). Die Linke [le Front de Gauche allemand], partisan de l'éco-socialisme, propose cependant quelques cabanes sophistiquées perchées dans les arbres, des usines culturelles et la défense des squats, et la fin des caméras de surveillance dans les villes.

David HARVEY | Imagination Post-Capitaliste

 

 
« Nous cherchons toujours à évoluer en partant du principe qu’il faut que les chiffres augmentent. Pourtant, l’Histoire nous apprend que nous persistons souvent dans les erreurs du passé. C’est parce que notre notion de progrès est linéaire : chaque pas s’inscrit dans la direction du précédent. Et l’erreur grandit à chaque enjambée. Notre société semble incapable d’envisager l’existence d’un autre avenir. »
Jaime Serra*

« ...pendant très longtemps on nous a bourrés le crâne avec l’idée qu’il n’y a pas d’alternative. L’une des premières choses que nous devons faire est de penser l’alternative pour pouvoir commencer à la construire. »
David Harvey


Quel monde alternatif post-capitaliste pourrions-nous imaginer ? 

David Harvey analyse ici la façon dont les contradictions du capitalisme – dont celles concernant le logement et le salaire – indiquent la voie vers un monde alternatif. Entretien avec le géographe David Harvey réalisé en août 2013 par la revue anglaise Red Pepper, traduit par le site belge Avanti4.  



FRANCE 2025


Haus Rucker Co |  O2 Reservat | 1970s


« Entre les 6 millions de logements construits jusqu'en 2025, pour l'essentiel en densification du bâti existant, dont près de 2 millions de logements sociaux en partie sur les terrains publics et les 2 millions de logements vacants en 2013 remis progressivement sur le marché, chacun dispose d'un toit et d'un environnement de qualité. »
Cécile Duflot
Ministre de l’Égalité des territoires et du Logement


Les contributions des ministres à la question du président de la République « Décrivez votre vision de la France en 2025 » sont de simples exercices de "vacances" sans autre prétention que d'imaginer, plutôt que d’étayer avec toute la rigueur que cela exige, un avenir probable ; il convient donc de relativiser leur portée. Néanmoins, ces documents confidentiels [1], car s’adressant uniquement au cercle restreint des membres du gouvernement, donc débarrassés de la moindre trace démagogique, de l'auto-censure qui empêche de dire certaines choses et des incitations qui encouragent à en accentuer d'autres,  ces  prospectives reflètent les véritables, les intimes convictions ou les aspirations "confidentielles" de leurs auteurs. 

UMKHONTO WE SIZWE | 1964 - 1984



Alf Kumalo | Shoot to kill Soweto 1976


« Nous espérions ainsi amener le gouvernement à la table des négociations. On donna des instructions strictes aux membres de MK :
nous n’acceptions aucune perte de vies humaines.
Mais si le sabotage ne produisait pas les effets escomptés, nous étions prêts à passer à l’étape suivante :
la guerre de guérilla et le terrorisme. »
Nelson Mandela


LA REVOLUTION EN EXIL | 1964 - 1984


Comme tant d'autres révolutions, Umkhonto avait sur-estimé sa capacité à pouvoir « entraîner » les populations urbaines dans la lutte armée, et plus que très largement sous-estimé le facteur « temps » pour les convaincre, mais aussi le degré d'inhumanité, de répression et de violence dont pouvaient être capable les forces de la police, et au-delà le terrorisme d'Etat. Défait dans les villes, inexistant dans les campagnes, Umkhonto weSizw décide de s'exiler, et de franchir l'étape suivante : la guerre de guérilla, mais en exil, hors du pays.


UMKHONTO WE SIZWE | Guérilla Urbaine





« Pendant les moments les plus tristes, Amnesty International ne faisait pas campagne pour nous parce que nous avions utilisé la lutte armée et cette organisation ne défendait aucune personne qui avait choisi la violence. C’était pour cette raison que je pensais que le comité Nobel ne retiendrait jamais pour le prix de la paix le nom de l’homme qui avait créé Umkhonto weSizwe. »

Nelson Mandela
Prix Nobel de la Paix


UMKHONTO WE SIZWE 
Guérilla Urbaine 
1961 - 1964


Umkhonto weSizw, [Fer de Lance], l'alliance armée de l'AFrican National Congress [ANC] et du South Africa Communist Party [SACP], fut créé en 1961 sous l'initiative de la jeune garde menée par Nelson Mandela, son premier commandant. Refusant le modèle de Gandhi d'une lutte pacifiste de désobéissance civile, Nelson Mandela préférait les conquêtes militaires de Ho Chi Minh, du Front de Libération d'Ahmed Ben Bella, de Fidel Castro et du commandant Guevara, qu'il citait en exemple [1].

Cette deuxième partie concerne le processus de formation de Umkhonto [ou MK], la période de la guérilla urbaine, jusqu'à sa complète défaite et son exil en Tanzanie amie. Les  larges extraits du récit autobiographique de Nelson Mandela, LONG WALK TO FREEDOM, que nous présentons ici, retracent l'histoire,  et celle de son expérience dans la lutte urbaine menée par les résidents du quartier Sophiatown à Johannesburg, contre leur éviction ; importante car son échec renforça encore sa détermination à engager le processus de la lutte armée : « A un certain moment, on ne peut combattre le feu que par le feu. »