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TOKYO | Capitale Post-Moderne



Tôkyô | Sweets Paradise

« Nulle par ailleurs les valeurs foncières n’ont atteint de tels sommets : à Tokyo en 1990, le prix du mètre carré de terrain à usage de bureaux caracolait à 360.000 francs dans les 23 arrondissements de Tôkyô, après avoir triplé en cinq ans. Un niveau tel que, selon ses propres estimations officielles, le Japon pouvait théoriquement s'acheter le territoire des États-Unis en vendant celui de Tôkyô, ou bien s'offrir le Canada avec les seuls terrains du palais Impérial. »
Natacha Aveline, La bulle foncière au Japon

Tokyo, l'une des trois grandes métropoles mondiales de la Triade aux côtés de New York et de Londres, symbolisa les excès frénétiques du grand capital [zaïkaï] post-industriel et financier. Durant plus deux décennies, en tant que deuxième puissance économique mondiale – la Chine aujourd'hui occupe cette place -, Tokyo aura été considérée comme La capitale du capitalisme libéral-libertaire alors triomphant, supplantant même New York ; et la japonolâtrie déferla, tel un tsunami intellectuel dans la pensée européenne : le[s] chaos urbain et architectural de Tokyo, sublimant la déréglementation des Walfare states, seront érigé comme modèle de mégapole possible ou souhaitable, celle du 21e siècle, plébiscitée par une pléiade d'architectes ayant adapté l'ultra-libéralisme nippon à la ville [privatisation parc social, flexibilité des plans d'urbanisme, partenariat public-privé, urbanisme de la déréglementation et de la dérogation, architecture verticale, marketing urbain et concurrence entre les villes, via la sous-traitance des concours internationaux, star-architecture, etc.]. 

Friedrich Nietzsche | Architecture




Friedrich Nietzsche
Architecture pour ceux qui cherchent la connaissance
La gaya scienza  | 1882


Il serait nécessaire de comprendre un jour, et probablement ce jour est-il proche, ce qui manque avant tout à nos grandes villes : des lieux de silence, spacieux et forts étendus, destinés à la méditation, pourvus de hautes et de longues galeries pour les intempéries ou le trop ardent soleil, où ne pénètre nulle rumeur de voitures ni de crieurs, et où une bienséance plus subtile interdirait même au prêtre l’oraison à voix haute : des édifices et des jardins qui dans leur ensemble exprimeraient la sublimité de la réflexion et de la vie à l’écart ! Les temps sont révolus où l’Église possédait le monopole de la méditation, où la vita contemplativa était toujours en premier lieu vita religiosa : et tout ce que l’Église a construit dans ce genre exprime cette pensée. Je ne saurais dire comment nous pourrions bien nous satisfaire de ses édifices même désaffectés de leur destination ecclésiale : ces édifices parlent un langage beaucoup trop pathétique et contraint en tant que maisons de Dieu et en tant que lieux somptueux d’un commerce avec l’au-delà pour que nous autres sans-dieu puissions y méditer nos propres pensées. Notre désir serait de nous voir nous-mêmes traduits dans la pierre et dans la plante, de nous promener au-dedans de nous-mêmes, lorsque nous irions de-ci de-là dans ces galeries et dans ces jardins.


Jean-Pierre Le Dantec



Du GP à UP. 6
De la Révolution à l'Institution 
Jean-Pierre Le Dantec



Les mouvements de la Gauche radicale des années 1968, auront fourni un contingent non négligeable de hauts responsables politique convertis au socialisme ; on peut citer Pierre Moscovici, actuel Ministre de l'Economie et des Finances [!] qui débuta sa carrière au sein de la Ligue Communiste Révolutionnaire,  Lionel Jospin qui participa à l’Organisation Communiste Internationaliste. Les « renégats » de l'intransigeante Gauche Prolétarienne, appartiennent davantage au monde culturel et médiatique : Serge July, Gérard Miller, André Glucksman, Marin Karmitz [MK2], etc., et Jean-Pierre Le Dantec, enseignant puis directeur de l'Ecole d'architecture de Paris La Villette [Unité Pédagogique n° 6], entre 2001 et 2006.

Gare à l'urbanisme

Neufert

La vision architecturale avait été largement relativisée, au bénéfice de l'activisme de rue, au bénéfice de l'activisme d'une reconquête de l'espace généralisé de la société. Là, il n'était plus question d'architecture. L'architecture était à la limite relative, subsidiaire. C'était même un bouche-trou, on n'en avait plus rien à faire. Ce n'était pas ça le bon enjeu. L'enjeu était la reconquête de l'espace social total, sous d'autres formes, selon d'autres régimes.

Daniel Guibert
Gare à l'urbanisme

Propos recueillis par
 Pierre Vincent Cresceri et Stéphane Gatti
La Parole Errante

Apprendre à lire la ville, y déchiffrer la spatialisation des pouvoirs : du groupe Utopie à la revue Gare à l'ubanisme, Daniel Guibert s'inscrira dans ce projet né à l'institut Tony-Garnier, devenu Institut d'urbanisme de Dauphine après Mai 68. Les questions de la ville, l'organisation du territoire et la reconquête d'un espace social total relativisent la vision architecturale : inspirée par les dérives psycho-géographiques et l'urbanisme unitaire inventés par les situationnistes, cette exploration de l' « être urbain » prolonge ainsi la critique de la vie quotidienne d'Henri Lefebvre. Jusqu'à la restauration post-moderniste de la fin des années 70.

Hocquenghem | Roland CASTRO




A Roland Castro, « architecte du roi » [1]
& à son concubin Régis Debray


Cette violente tribune contre l'architecte Roland Castro* a été écrite en 1986, par Guy Hocquenghem – ancien camarade maoïste -, décédé en 1988 ; il n'aura donc pas pu juger de l'ascension de l'architecte  dans les salons feutrés des ministères de la présidence chiraquienne, puis de Sarkozy – Grand Paris -, et sans doute de Hollande ; mais Hocquenghem le prédisait ou le présentait déjà : Heureusement que nous ne vivons ni sous Staline ni sous Mussolini. Parce que tu irais tout droit proposer tes services, tout pareil, « de chef à chef ».


Hocquenghem | Du col Mao au Rotary




Et observant en ces trois-là « la rencontre entre la gauche et le capitalisme », Hocquenghem s’assigna une mission de salubrité élémentaire : « Cerner l’adversaire, puisque nul n’ose le faire. »


Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary

Serge Halimi
Préface du livre de Guy Hocquenghem * (1986)
(Ré) Editions AGONE | 2003


Des millions de français ont vécu leur première expérience politique d’adulte pendant les années 1980. Celles de la gauche au pouvoir, celles du désenchantement et du cynisme, celles qui métamorphosèrent les valeurs les plus inégalitaires en signe de « modernité ». Pour les générations précédentes, les générations militantes, comme ils avaient pourtant résonné, ces quelques mots prononcés à Château-Chinon un soir de victoire, le 10 mai 1981. Le nouveau président y remerciait de leur patience et de leur dévouement « ces femmes, ces hommes, humbles militants pénétrés d’idéal qui, dans chaque commune de France, dans chaque ville, chaque village, toute leur vie ont espéré ce jour où leur pays viendrait enfin à leur rencontre 1 ». Ces mots, sans doute résonnent-ils encore. Mais tout autrement.


RECORRIDO por el TERRITORIO CAPITALISTA



Estimadas/os, con mucha alegría compartimos un nuevo número de CUADERNOS DE NEGACIÓN. En esta ocasión realizamos un recorrido por el territorio capitalista para explorarlo radicalmente y dejar en evidencia que las cosas no están allí por casualidad o azar: casas, calles, cárceles, automóviles, rutas, edificios, plazas -incluidos nosotros y nuestros recorridos- estan en íntima relación con las necesidades del Capital.

Particularmente en este número abundan las descripciones, debido a la intención de quitar el velo de la normalidad y ver lo que nos rodea críticamente. Si bien ello puede asustarnos un poco al comienzo, lo hacemos no para paralizarnos frente a esta plataforma mundial de la economía en la que han convertido la Tierra, sino para continuar aprendiendo y para emancipar definitivamente nuestro planeta de esta época asquerosa.

¡Por el fin del mundo capitalista!

Diciembre 2012

REISER | Anti-Huissiers




REISER 
Pilote 584 | 1971

Solution concrète pour l'année 2013, qui selon le président de la République, François Hollande,  va être "dure".