Il ne s'agissait plus de trouver le remède
aux abus et aux erreurs de ce monde ;
il s'agissait de conserver au Peuple la patience
de la Pauvreté.
Jean-Baptiste André Godin | 1870
En 1880, l'industriel multimillionnaire Jean-Baptiste André GODIN lègue son empire, soit le capital, ses deux complexes Manufactures-Cités, les Familistères – de Guise en France et de Bruxelles -, leurs dépendances et les usines, puis sa fortune personnelle en héritage, à l'Association, une coopérative propriété des salariés. Un héritage historique, le seul à ce jour en France, fait par un industriel socialiste disposant d'une fortune considérable [1]. Critiqué par les marxistes, socialistes radicaux et anarchistes, son empire industriel ne représente pas moins un contre-modèle de l’entreprise capitaliste ; une société nouvelle, imparfaite qui a été dénaturée par la caste des coopérateurs privilégiés, l'aristocratie ouvrière, qui plutôt de prolonger et améliorer l'oeuvre sociale, préféra protéger ses acquis sociaux au détriment des Autres.
Dans cet affrontement, le Familistère occupe un rôle prépondérant. Car la part du capital que chaque salarié reçoit, annuellement, est calculée selon plusieurs critères, en fonction du mérite, de l'ancienneté, du poste occupé, etc., et pour les catégories les mieux avantagées, dont les « Associés », une des conditions imposées par Godin est d'habiter le Familistère depuis au moins cinq années.
Le Familistère n'est qu'une pierre dans l'édifice social de son programme politique, mais ce fut la première, ou plutôt, la seconde après les ateliers ; car il était nécessaire selon Jean-Baptiste Godin, avant tout, de bâtir une cité autonome afin d'expérimenter in vitro les innovations du socialisme, et d'éduquer ses premiers ouvriers, en majorité des pauvres gens issus de milieux défavorisés et de la campagne, analphabètes et, souvent, plongés dans les ténèbres de l’égoïsme. Le Fondateur le déplorait avec amertume : peu avant sa mort – en 1888 -, il évoquait que trente années de vie socialiste au sein du Familistère de Guise – habité en 1860 – avait porté bien peu de fruits rouges.
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Je reste sans voix devant un si bel article que je tente de faire connaître sur twitter !
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! J'apprends !
Une visite qui vous marquera, si vous en avez l'occasion.
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