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Ernest Pignon-Ernest

BREST 2006


« Je n’ai pas du tout l’illusion d’une action effective, d’une espèce d’efficacité de mes images. Il ne s’agit pas d’affiches, je ne porte pas de mot d’ordre (…). Je n’ai pas cet objectif de réaliser des images engagées qui interviendraient sur la vie des gens. (…) C’est pas le thème qui fait, c’est plutôt la façon
d’appréhender les réalités, de s’inscrire dedans plutôt que les thèmes. »




Ernest Pignon-Ernest né en 1942 à Nice, est autodidacte, et débute sa vie professionnelle en gagnant sa vie en dessinant des plans de maisons pour des architectes et des affiches pour le cinéma ou des organisations (syndicats, partis politiques…). 
Depuis le milieu des années 1960, il intervient principalement dans l’espace urbain en installant des images d’hommes et de femmes à taille réelle dans des lieux publics, en dehors de musées. Une de ses premières oeuvres est installée en 1966 sur les routes conduisant au Plateau d’Albion, au moment de la construction des silos souterrains prévus pour abriter les missiles. Elle consiste en une série de pochoirs dérivés des ombres portées d’Hiroshima et de Nagasaki, ces silhouettes humaines projetées sur les murs par le flash nucléaire. En 1971, Ernest Pignon-Ernest interviendra pour le centenaire de la Commune de Paris en collant des sérigraphies de "gisants" dans des lieux de "lutte" historique de la capitale [Lire notre article], et s'opposera en 1974 contre le jumelage de sa ville natale, Nice avec Le Cap, ville de l'Afrique du Sud. À la demande du Comité spécial des Nations-Unies contre l’apartheid, il a été l’un des promoteurs avec Jacques Derrida et Antonio Saura du projet collectif « Artistes du Monde contre l’apartheid » conduit entre 1981 et 1996. 




Centenaire Commune de Paris | 1971


Les expulsés | 1979



NAPLES 1988




A propos de Naples : 

J'ai tendance à penser que Naples, les Napolitains, leur mode de vie, leur organisation, leur philosophie, constituent une espèce de conservatoire vivant des valeurs de notre culture humaniste, la dernière tribu d'irréductibles, disait Pasolini, inflexible face au rouleau compresseur du système anglo-saxon, médiatique et libéral. La mort, ses représentations et les rites qu'elle suscite depuis le fond des temps se rencontrent à chaque pas dans les rues... Je suis allé là-bas pour interroger notre culture. 







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