L'argent fait le bonheur... par Guédiguian


L'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes.
François Mitterrand, congrès d'Epinay, en 1971

Ne soyons pas mendiants. Soyons voleurs !
Robert Guédiguian, L'argent fait le bonheur, 1993

L'argent fait le bonheur, le téléfilm de Guédiguian, avait été à l'origine commandité par Antenne 2 qui accepte le scénario mais refuse de le diffuser. La chaine de télévision publique n'a sans doute pas apprécié cette fable sociale et politique se déroulant à Marseille présentant une idéologie limpide : Ne soyons pas mendiants. Soyons voleurs !



Il sera par la suite diffusé par Arte. L'argent fait le bonheur n'a pas les qualités des premiers films -selon nous- du réalisateur marseillais, comme notamment Marius et Jeannette, mais sociologiquement -et politiquement- il présente un intérêt certain, en nous montrant la vie d'une cité cosmopolite ; une cité perchée comme un nid d'aigle où vivent des familles venues de tous les horizons de la Méditerranée : Italiens, Espagnols, Nord-africains, Arméniens et ... Français de souche. Comme dans de nombreuses cités de Marseille -abandonnées par la municipalité-, les parents sont chômeurs et les adolescents se droguent, et volent leurs parents et les habitants de la cité pour se droguer. Contre cette inéluctable descente aux Enfers, seul un curé se bat. Mais que peut-il faire, à part distribuer des seringues, des préservatifs et des sermons dans son église de tôle ondulée ?



Et comme si cela ne suffisait pas, les adolescents vont tracer une ligne infranchissable qui va couper la cité en deux clans rivaux, séparant les familles, les amis et les amoureux... 




Mais, les mères de famille réunies en assemblée, vont inventer une solution à laquelle le curé souscrira pleinement : Il faut apprendre à nos enfants à voler comme il faut ... comme autrefois. Volons les nantis, les bourgeois, les riches ! ... Montrons les bienfaits du partage. Soyons ce que nous sommes ! Vilains et solidaires.

Pas de morale, mais une phrase, parmi tant d'autres, en guise de conclusion qui est celle du curé : "Je voudrais détourner les fourgons blindés bourrés de fric et venir déverser toute cette oseille ici".



Extrait :

Simona Viali : Comment vous pouvez supporter de vivre ici, entouré d'ânes comme nous ?
Le curé hésite et répond : Les ânes, ça m'intéresse pas. Je suis pas le curé des ânes... Je suis le curé..., Vous savez, Simona, je ne crois pas aux Saints comme les définit l'Eglise. Je crois aux hommes... Je crois aux hommes qui vivent pour les autres hommes, pour les faibles, les désarmés, les délaissés, les minoritaires... Je suis du parti de ceux que tout le monde oublie ou renie, que personne ne défend, ni ne plaint. Les forts n'ont besoin de personne, ils se défendent tous seuls et parfois, heureusement on pourrait dire, ils se dévorent les uns et les autres. Eux ont les milliards, l'argent va aux riches, la chance aux heureux, les honneurs aux hommes déjà importants. C'est l'importance qui rend important.
Voilà... Je crois que ma tâche est de dénoncer. Je crois que la morale... Je crois que la religion est là pour fortifier les faibles et affaiblir les forts, pour faire contrepoids. Il ne faut pas toujours rendre à César, mais prendre à César ce qui appartient à César.
Voilà... Je voudrais être un contrepoids. Je voudrais détourner les fourgons blindés bourrés de fric et venir déverser toute cette oseille ici. Je ne me trompe pas, les ânes, ça aime l'oseille, non ?



Entretien avec Guédiguian

Interview Arte

Pour moi, l'une des choses les plus graves dans la société actuelle est qu'il n'y a plus de conscience de classe. Il n'y a plus de "classe ouvrière", il y a des "pauvres gens". Hier, on pouvait être ensemble, avec des intérêts communs. Aujourd'hui, il y a deux peuples, l'un autochtone, salarié, syndiqué, pavillonnaire, l'autre chômeur, immigré, délinquant, banlieusard. Je veux démasquer cette imposture intellectuelle.

J'ai grandi dans un monde qui était structuré par le mouvement ouvrier. Les gens travaillaient à 80% sur les quais, il y avait une solidarité. On était pauvre, mais on était pauvre ensemble. Aujourd'hui, quand je vois, dans une cité, deux types se foutre sur la gueule parce que l'un est orthodoxe et l'autre je ne sais quoi, ça me désole. Le fond du problème, c'est qu'ils sont chômeurs et se font niquer par la société. Gérard est espagnol et suisse, Malek est kabyle et italien, je suis arménien et allemand. On ne s'est jamais posé de questions d'identité. Quand je vois les minots avec la croix de Kabylie et toutes ces conneries de repli d'identité, je ne peux pas m'empêcher de dire qu'on noie le poisson et que, oui, c'était mieux avant. A l'Estaque, tout le monde était communiste, et Malek, Gérard et moi, on est devenu chef de groupe. Vers 15-16 ans, quand on voit son père rentrer des quais chaque soir, la tête fracassée de fatigue, ça donne envie de se battre. On s'est battu, on y a cru, et puis on en est revenu. Déçu. Cet état d'esprit a donné «Ki lo sa ?» tourné en 1985, à toute vitesse, dans un état de rage incroyable et qui reste mon film le plus noir : un constat d'échec des idéologies, sans une once d'espoir."

Arte : Tu filmes régulièrement le "petit peuple" marseillais. Ne penses-tu pas qu'il ne faille pas s'étonner de la situation politique actuelle de la France, à partir du moment où une frange de la population n'est jamais filmée ou représentée, sauf de façon schématique, débile et obscène à la télévision ?

Je le crois absolument. Dans L'argent fait le bonheur, je montrais un peu ça. Ça se passe dans une cité avec trois cents alcooliques, deux cents chômeurs, etc. Tout le film s'attache à montrer que ces gens-là peuvent aussi rigoler, vivre, aimer... C'était en 1992. Ces gens-là pouvaient encore se révolter, éduquer leurs enfants, se battre avec une banque... Ce film était fait en réaction à la représentation fataliste ou misérabiliste de ces populations. Actuellement, il y a un mouvement social très fort : qu'il n'y ait pas de traduction politique de ce mouvement-là, c'est un peu terrifiant. Ce bipartisme mou, c'est navrant, mais c'est la situation politique de tous les pays développés. La France sera-t-elle le pays de la reconstruction d'une gauche un peu plus radicale ? Je ne sais pas.




Entretien avec Guédiguian et Milesi co-scénariste

par Anne Grolleron

Votre film fait preuve d'un certain immoralisme, mais finalement d'une très grande morale.

"Tout dépend de ce que l'on entend par morale. Si l'on entend par là un ensemble de principes qui gouvernent nos conduites possibles, je crois que le film est très moral. Toute personne un tant soit peu préoccupée par ce monde des cités, des banlieues, par la pauvreté de leurs habitants, sait qu'ils ne peuvent pas s'en sortir avec la seule chose qu'on leur propose actuellement à savoir l'assistanat. Je crois que le problème est beaucoup plus "culturel et moral" que matériel. C'est la perte des solidarités internes, la dislocation du tissu social qui les détruit, beaucoup plus que des problèmes matériels même si ceux-ci sont très réels. Ces problèmes matériels, sont en quelque sorte exaspérés par une déliquescence des valeurs populaires traditionnelles, d'entraide et de solidarité. 



La morale de ce film est de revenir à des choses simples. On pourrait la résumer ainsi : "quand on est pauvre, autant être fier de l'être et en tirer parti. Soyons ce que nous sommes, vilains et solidaires, de toute façon on s'en sortira mieux". Il ne faut pas croire que le seul modèle pour être heureux soit celui qui est proposé massivement dans nos sociétés modernes, celui de la petite bourgeoisie consommatrice. Il y a peut-être des valeurs plus intéressantes et qui ont toujours cours même si les formes en ont changé et qu'il faut souvent les redéfinir. C'est cela que propose le film, ce principe moral. Je pense que tout être intelligent et généreux, qu'il soit curé ou communiste, peu importe sa formation, est forcément d'accord avec cela."

Vous définissez votre film comme un conte ou une fable, pourquoi ?

"J'ai parlé de fable et de morale, tout y est. C'est un conte et non une simple comédie, dans la mesure où, contrairement à la comédie, ce n'est pas réaliste. Le rapport à la violence n'est pas réaliste, le hold up non plus ; je ne pense pas que ce soit jouable de braquer une banque avec une bande de gosses comme cela. Dans la réalité les rapports sont beaucoup plus extrémistes que ce que nous montrons ; si on avait voulu être réalistes, il y aurait eu des morts, les gens se seraient tirés dessus, il y aurait eu du sang partout, parce que c'est cela la zone. Là, la violence est finalement essentiellement dans les dialogues. La forme de la fable, contrairement au récit policier par exemple, fait qu'on s'attache plus à la réalité des contenus qu'au déroulement de l'action."

Jean-Louis Milesi : "Dans la forme même du film on a fait attention ; quand Pietro tire sur Mourad, c'est filmé en plan général. De toute manière comme on voulait que le film se termine bien, il ne fallait pas qu'il soit jonché de cadavres. C'est un conte aussi dans la mesure où tout se termine bien, la morale est sauve, la nôtre du moins."



Le personnage du curé est pour le moins atypique. Est-il tout droit sorti de votre imagination ou a-t-il un modèle ?

"Dans la vie j'aime bien les gens qui s'occupent des autres, les curés, les militants, les gens engagés, tous ceux qui s'occupent de la misère du monde et qui essaient de faire quelque chose. Le curé est un personnage emblématique de cela, comme Jackpot le communiste pourrait l'être, comme les maîtres d'école l'ont été il y a quelques années. Tous les personnages qui ont un rapport de proximité avec le réel et qui tentent de le modifier me sont sympathiques, et je pense qu'ils font aujourd'hui considérablement défaut."
Jean-Louis Milesi : "Le curé n'est pas un homme d'église mais un homme de religion. Ce n'est pas le catholicisme qu'il défend, mais une attitude religieuse vis à vis de l'humanité."

Quel type de public souhaitez-vous toucher ?

Jean-Louis Milesi : "Cela nous ferait plaisir si les gens de la cité regardaient "L'argent fait le bonheur". Parce que c'est plutôt pour ce public là que cette histoire a été écrite. Si ce n'est vu que par une poignée d'intellectuels qui applaudissent à deux mains, cela me fera plaisir d'avoir les félicitations, mais foncièrement je m'en moque. Je serai content si les gens qui vivent dans cette zone des banlieues sentaient qu'on parle d'eux, de leurs problèmes, même si c'est avec distance et humour, ce serait merveilleux."
"Ce n'est pas la prétention de départ, mais si un film de ce genre pouvait avoir une influence sur tous les gens qui vivent dans les cités, pour nous ce serait le comble du bonheur. C'est dommage que Pasolini soit mort, j'aurais bien aimé lui montrer ce film pour qu'il me dise ce qu'il en pense."


Pasolini est une de vos références ?

"Je veux bien me mettre sous le patronage de Pasolini. Ce que Jean-Louis préfère c'est Kurosawa. Mais de toute manière, ce genre de patronage ne gouverne pas l'écriture, on ne cherche pas à faire des références, ou seulement des toutes petites choses très personnelles. Ce n'est qu'après qu'on s'aperçoit de tout ce qu'on y a mis."

Cette cité comment l'avez-vous choisie ?

"C'est une cité que je connaissais, je suis né à trois kilomètres de là. Dès qu'on a commencé le scénario on est allé voir si elle pouvait nous servir de décor. C'est un lieu très détruit aujourd'hui mais qui a été superbe quand elle a été construite à la fin des années soixante - les gens se battaient pour avoir un appartement là-bas, c'était le top du HLM à Marseille - et qui pourrait l'être encore. La couleur des façades, les mosaïques des balcons donnent une couleur intéressante. 


Le film ne fait que raconter que ce monde là pourrait se porter mieux que ce qu'il se porte, et je pensais qu'il fallait que cela se voit à l'image. Je n'aurais pas pu tourner cette histoire dans une cité toute grise des environs de Paris. Cette cité est très intéressante dans sa géométrie, cela fait comme une arène, elle a des angles très étranges. Il faut savoir que rien dans ce film n'est du décor naturel, sauf les façades d'immeubles. Tous les intérieurs, l'église et la banque sont reconstitués, par quelqu'un que je considère comme un très grand décorateur, Michel Vandestien. Son travail est remarquable, au point qu'on peut penser qu'il n'y a pas de décor, alors que tout est refait, les vêtements, les accessoires."





Les habitants ont participé au film ?

"Oui bien sûr, le bal est un vrai bal, nous l'avions organisé pour la cité, et il y a 500 personnes qui se sont énormément amusées. "
Jean-Louis Milesi : "Je n'ai pas assisté au tournage mais j'étais à la fête et j'ai trouvé cela très beau. Je me suis dit : " Parce qu'un jour sur le papier on a écrit qu'il y avait un bal, un an plus tard il y a 500 personnes en train de danser". J'ai trouvé cela extraordinaire."


Vous décrivez une situation très noire, la violence, la drogue, le racisme, sans que cela soit jamais terrorisant.

"Le public a changé. Je crois qu'on ne peut plus être écouté si on n'est pas drôle, décalé et spectaculaire. Quel que soit le propos, sa force est décuplée par l'humour. Je crois que les gens n'ont absolument pas envie de voir quelque chose de réaliste sur ces thèmes là. On était toujours en train de se dire qu'il fallait faire attention. Ce film est totalement irréaliste et décalé mais en même temps il est tout à fait crédible."
Jean-Louis Milesi : "De toute manière nous ne pouvions ni ne voulions faire autre chose. Mais rien n'est gratuit. On s'est beaucoup amusé à glisser des petites choses comme cela parce que le registre le permettait. C'est un film qui est truffé de thèmes et d'idées qu'on voulait développer et la forme du propos nous permet de le faire de façon distanciée mais efficace. Les spectateurs peuvent recevoir cette histoire en pleine gueule parce qu'il y a l'humour ou l'astuce. La discussion entre le curé et le communiste sur l'idée et la mort du communisme, ne serait pas passée avec des grandes phrases. Si on avait voulu faire un film naturaliste sur le problème des banlieues on aurait fait une histoire d'amour qui se termine bien ou mal."

Lors de l'écriture du scénario, n'avez-vous jamais eu peur d'aller trop loin ?

"C'est à l'honneur de la chaîne d'avoir tout de suite accepté cette idée et de n'avoir jamais eu les moindres réticences sur le contenu. Il y a peut-être eu parfois une inquiétude sur la forme, une peur de la chronique et d'un mauvais rapport au public. Les responsables des programmes nous ont parfois demandé si on ne pouvait pas favoriser un développement plus linéaire. Je comprends qu'ils aient ce souci là. C'était déjà la preuve que notre téléfilm n'était pas un produit standard. Je crois que maintenant il sont très contents."



Le film va être aussi diffusé en salles. Cinéma ou télévision cela change-t-il quelque chose à la manière de travailler ?

Jean-Louis Milesi : "Non, nous n'estimons pas avoir fait un téléfilm mais un "film" tout court. Le fait de ne pas se soucier du support de diffusion, nous a peut-être permis, sans prétention, de faire de la qualité. C'est la réaction de tous les gens qui l'ont vu jusqu'à présent et qui pensent que le film mérite de faire une carrière en salles. De toute manière, il y a dix ans, les réalisateurs de cinéma crachaient à tout va sur la télévision, maintenant la plupart travaille aussi pour le petit écran."
"Il est sûr qu'il y a moins d'argent pour un téléfilm que pour un long métrage, ce qui signifie, moins de temps de tournage, moins d'effets, de cascades, en bref un cinéma plus pauvre. Pour produire la même durée, on tourne deux fois plus longtemps pour un long métrage que pour un téléfilm. Cela donne d'autres résultats, pas forcément meilleurs. Ce film, nous l'avons tourné en 33 jours, ce qui n'a rien à voir avec les temps de tournage de film, mais qui est déjà long pour un tournage de télé ordinaire. Le montage a duré quatre mois; je ne pense pas qu'on aurait pu le faire plus rapidement, il y a quand même beaucoup de personnages.

par Anne Grolleron



Le cinéma contestataire
populaire de Marseille

http://www.plume-noire.com/cinema/dossier/marseille3.html


Melting-pot culturel et social aux quartiers contrastés, la cité méridionale, indissociable de son cœur portuaire, deviendra chez René Allio un bassin d'expérimentation sociale. Le cinéaste se dissocie ainsi d'une certaine tradition cinématographique marseillaise colorée pour offrir des portraits d'êtres en lutte interne ou externe (contre leur environnement), voire en fuite, à la poursuite d'un échappatoire social. Il dresse, en fond, un portrait sans concession de la cité, partagé entre amour et critique acerbe : certes fascinante et visuellement splendide, Marseille est un hameau de mal de vivre, que ce soit chez les jeunes qui plongent dans la délinquance où chez les adultes aux vies brisées, professionnelles et sentimentales — parfois le fruit de l'auto-destruction. Si La Vielle Dame Indigne (1965) avec Sylvie et Jean Bouise est sans aucun doute le film le plus connu d'Allio, adaptation d'un roman de Bertolt Brecht alliant une métaphore sur la cité phocéenne, on notera aussi Retour à Marseille (1979) avec Raf Vallone et Andréa Ferreol où il dresse un portrait ambigu des banlieues et Pierre et Paul (1969) avec Pierre Mondy, en ouvrier d'origine marseillaise en proie à des problèmes professionnels et familiaux. Dans L'heure exquise(1980), Allio offrira son œuvre la plus nostalgique, visite guidée des lieux de son enfance où il promènera sa caméra du Vieux-port au Panier en passant par la Belle de Mai, dans un ultime retour aux sources.

Beaucoup plus sévère et corrosive, la représentation de Marseille, vue par Paul Carpita, est quant à elle en totale rupture avec celle de Pagnol. Cinéaste politique avant-tout, ce fils d'un docker et d'une poissonnière y a consacré quatre films baignés dans un contexte populaire et travailleur, avec pour toile de fond l'activité portuaire et comme thème fédérateur la diversité, qu'elle soit raciale, culturelle ou sociale. Son film le plus marquant, Le Rendez-vous des quais (1955 avec Roger Manunta et Andre Maufray et censuré pour son sujet controversé) décrit la désillusion sociale des années 50 et les deux choix possibles pour un jeune docker sans le sou : une vie humble mais droite dans l'ombre des syndicats ou une existence plus facile et confortable à grand renfort de magouilles. Marseille sans le soleil (1960) s'impose comme un exercice, anti-thèse du cinéma de Marcel Pagnol et du Marseille de cartes postales. Fatigué de l'image du Marseillais ébauchée par Pagnol et idiotement généralisée par les media, Carpita s'attaque à ces clichés endurants caricaturaux, n'hésitant pas à les assimiler à de la vulgarité. Pour ce faire, il reprend certaines scènes emblématiques de Marius qu'il dénonce ensuite (la partie de cartes) ou déforme volontairement des « monuments » de la ville comme Notre-Dame de la Garde. Plus proche du Rendez-vous des quais, Graines au vent (1964) décrira à nouveau le quotidien des petites gens tandis qu'Adieu Jésus (1970) se penchera sur le sort des immigrés.


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